Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas s’agissant de la croissance mondiale. Aux dernières nouvelles, les prévisions de croissance mondiale pour 2023 pourraient bien être inférieures à 2%, selon de récentes déclarations de Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Au mois d’octobre pourtant, le FMI estimait un taux de croissance de 2,7 % en 2023. « Il s’agit du profil de croissance le plus morose depuis 2001, si l’on excepte la crise financière mondiale et le pic de la pandémie de COVID-19 ».
Le Fonds devrait revoir ses prévisions au mois de janvier au retour des vacances d’hiver, mais il ne fait pas de doute que la poursuite de la guerre russo-ukrainienne continuera à avoir des répercussions négatives sur l’économie mondiale. Une note d’espoir toutefois : la levée des restrictions Covid-19 en Chine, et l’autorisation, à partir du 8 janvier 2023, aux voyageurs d’entrer sur son territoire en présentant un test négatif au Covid-19 de moins de 48h, pourrait redynamiser la croissance mondiale en recul depuis le déclenchement de la mesure “zéro Covid“ dans le pays.
Selon les prévisions du FMI, l’inflation mondiale diminuera à 6,5 % en 2023 et 4,1 % en 2024. « La politique monétaire doit continuer de s’employer à rétablir la stabilité des prix, et la politique budgétaire doit s’attacher à atténuer les pressions sur le coût de la vie, tout en maintenant une orientation suffisamment restrictive alignée avec la politique monétaire. Des réformes structurelles peuvent apporter un soutien supplémentaire à la lutte contre l’inflation en améliorant la productivité et en atténuant les problèmes d’approvisionnement tandis qu’une coopération multilatérale efficace est nécessaire pour accélérer la transition vers les énergies vertes et éviter la fragmentation ».
Alors que l’activité économique mondiale est au ralenti accusant la pire des inflations depuis des décennies, le FMI estime que l’avenir de l’économie dépend de la bonne calibration des politiques monétaires et budgétaires, du déroulement de la guerre en Ukraine et des perspectives de croissance en Chine. « Des risques de détérioration plus élevés que d’habitude continuent de peser sur les perspectives : les autorités monétaires pourraient faire fausse route dans leurs stratégies de réduction de l’inflation ; les grands pays pourraient maintenir des orientations de plus en plus divergentes, ce qui alimenterait l’appréciation du dollar ; le durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale pourrait être à l’origine d’une vague de surendettement dans les pays émergents, et l’aggravation de la crise du secteur immobilier en Chine pourrait entraver la croissance ».
Dans nombre de pays, prévient le Fonds, les prix et salaires pourraient commencer à s’autoalimenter, ce qui risque de virer en une spirale néfaste sur les équilibres économiques. Ceci sans oublier les risques élevés de surendettement qui pourraient avoir un impact négatif sur les entrées de capitaux et l’accès au financement extérieur.
En outre, l’instabilité politique et la lenteur des réformes entraînent une réticence des bailleurs de fonds à soutenir financièrement le pays. C’est le cas d’un pays comme la Tunisie.
La reprise pourrait également être ralentie par des tensions sociales causées par la hausse des prix dans un contexte économique difficile pour les ménages, par une politique fiscale restrictive pénalisant davantage les investissements publics, par une perte de confiance des investisseurs privés ou par de nouvelles variantes du COVID-19.
Le rétablissement de finances publiques viables, une gestion prudente de la dette et la disponibilité de denrées alimentaires de base à des prix abordables seront nécessaires pour atténuer les risques.
A.B.A