Le taux d’inflation devrait se situer à 11% en 2023, puis baissera à 8,9% en 2024 et à 7% en 2025, contre 8,3% sur toute l’année 2022, selon les prévisions de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
A rappeler que le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, prévoyait, il y a quelques jours, un taux d’inflation de 10,5% cette année.
Intervenant au cours d’une conférence de presse tenue, mercredi 4 janvier 2022, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, a rappelé que la mission de l’Institut d’émission est de stabiliser les prix et de lutter contre l’inflation qui n’a cessé d’augmenter d’un mois à l’autre au cours de l’exercice écoulé.
Le 30 décembre 2022, le Conseil d’administration de la BCT a décidé, pour la troisième fois en 2022, de relever son taux directeur de 75 points de base à 8%.
Abassi a déclaré que la décision en question a été dictée par la situation économique du pays, notamment la tendance haussière de l’inflation qui persiste.
Cette décision a suscité des réactions mitigées des économistes qui ont qualifié cette mesure d'”inefficace” vue que l’inflation est importée, en plus elle touchera l’investissement et la consommation.
Marouane El Abassi n’a pas manqué de souligner la crise ukrainienne a perturbé tous les calculs visant à contrôler l’inflation, laquelle a atteint des niveaux “alarmants”, admet-il.
Et contrairement à ce que disent certains, El Abassi estime que “la politique monétaire adoptée par l’Institut d’émission a été efficace, d’autant plus qu’elle a réussi à garantir des avoirs nets en devises respectables et à contrôler le taux de change du dinar, dont la valeur s’était dépréciée face au dollar de 20% en 2017 et 2018”.
Quid du relèvement du taux directeur de la BCT ?
Expliquant la décision de la BCT de relever à la hausse son taux directeur, et ce pour la 3ème fois depuis le début de l’année 2022, le gouverneur de la BCT a indiqué que la Banque des banques opère sur la base de modèles économiques et d’hypothèses spécifiques liées au taux de change du dollar et le rendement de certains secteurs économiques.
Il prévoit qu’après cette hausse du taux d’intérêt directeur, une régression de l’inflation à partir de l’année 2024. Il a également admis que l’augmentation du taux d’intérêt directeur, qui sera suivie d’une hausse du taux d’intérêt sur le marché monétaire pour se situer à 8%, aura des répercussions sur le coût élevé des crédits bancaires, appelant au passage les Tunisiens à “faire preuve de compréhension, même de manière temporaire”.
En guise de conclusion, El Abassi dira que le taux d’inflation tangible ou perceptible est actuellement à deux chiffres, soulignant que les mesures inscrites dans la loi de finances pour l’exercice 2023, notamment la décision de lever progressivement les subventions, est à même d’entraîner une hausse remarquable des prix en Tunisie.