Le nouveau code des changes permettra de libérer “progressivement” et “totalement” le dinar tunisien. C’est ce qu’a déclaré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi, lors d’une conférence de presse organisée mercredi 4 janvier 2023 au siège de la BCT.
Toutefois, la nouvelle réglementation n’offrira pas la possibilité à tous les Tunisiens de détenir des comptes bancaires en devises, a-t-il tenu de préciser, lors de cette rencontre avec les médias suite aux mesures adoptées par le Conseil d’administration de la BCT réuni le 30 décembre 2022.
Sur la table de la cheffe du gouvernement
Abassi a par ailleurs fait savoir que l’élaboration de ce code est achevée et le draft a été transmis à la présidence du gouvernement pour avis.
Selon le document budgétaire du gouvernement de 2023, la nouvelle réglementation des changes devrait entrer en vigueur cette année en vue de contribuer à améliorer le climat des affaires et encourager l’initiative privée.
Elle permettra notamment de faciliter les démarches relatives à l’ouverture de comptes bancaires en devises pour les investisseurs et d’intégrer le secteur informel aux circuit de financement légal.
Hausse des déficits jumeaux
Par ailleurs, le gouverneur de la BCT est revenu sur la situation économique “difficile” de la Tunisie, déplorant une hausse des déficits jumeaux dans la mesure où la Tunisie doit faire face à la fois aux déficits budgétaire et commercial.
Un taux de croissance faible en 2023
Il a ajouté que le taux de croissance prévu en 2023, en l’occurrence 1,8%, demeure “faible” et ne permettra pas de résoudre les problèmes d’autant que où le pays fait face à un recul de l’investissement et de la production dans des secteurs stratégiques comme le phosphate.
Souffrances du secteur agricole
Le secteur agricole, qui représente à lui seul 8% du PIB, souffre aussi de difficultés, en raison des changements climatiques et du déficit pluviométrique.
Déficit budgétaire sera de l’ordre de 7,5% en 2022
Evoquant la situation des finances publiques, le gouverneur de la BCT a indiqué que le déficit budgétaire sera de l’ordre de 7,5% en 2022, tandis que le déficit courant atteindra 8,7%.
“En l’absence d’un accord avec le Fonds monétaire international, la situation sera très difficile pour le pays”, a prévenu Abassi, ajoutant que cet accord permettra à la Tunisie de recourir à des financements extérieurs.