«”Ki peint Koi” est une exposition où j’ai voulu réunir des artistes générateurs d’intelligence et de sensibilité non pas sur la base du niveau technique ni des années d’expérience, mais qui partagent une certaine vision de la réalité afin de construire un pont de réflexion entre l’art traditionnel et l’art un peu philosophique que je pratique pour voir un peu ce qu’on peut tirer de toutes nos expériences personnelles dans une conjoncture marquée par des hauts et des bas sur tous les plans». C’est ainsi que l’artiste peintre Jamel Chaouki Mahdaoui a présenté l’exposition de groupe qu’il organise du 7 au 23 janvier 2023 à la galerie d’art Saladin nichée au cœur du village mythique de Sidi Bou Said.

Autour de l’artiste spiritualiste ayant une carrière de plus de 45 ans, se réunissent six artistes femmes d’horizons, de parcours et de styles différents : Sonya Lakhoua, Rym Hajjem, Imen Aloulou, Salma Ben Aicha, Samia Zoghlami et Aicha Ibrahim.

Ce sont en tout 43 œuvres qui ornent les cimaises entre techniques mixtes, céramique, huile sur toile, gouache et encre de chine acrylique sur toile, huile au couteau à travers lesquelles chaque artiste traite le sujet de son existence actuelle suivant son approche : de l’abstrait à l’orientalisme, académique ou moderne.

Choisies autour du sujet de la conjoncture, ce sont plutôt des œuvres d’art puisant avec beaucoup de poésie dans la sensibilité personnelle plutôt que dans un art esthétique. Ceci est visible dans des créations comme la fameuse ” Cosmogonie ” ou les ” entrelacs de l’imaginaire ” de Mahdaoui, ” Métamorphose ” ou ” Effervescence ” de Lakhoua, ” Mémoire et figues de barbarie ” de Hajjem, ” Le tricheur ” de Zoghlami, ” Le phoenix ” d’Ibrahim ou encore ” Les ” souks ” d’Aloulou, “Cavalcade ” de Ben Aicha…et autant d’autres qui, entre Mémoire patrimoniale et Patrimoine mémoriel, laissent surgir des palettes de libre expression.

Dans cette première exposition 2023 à la galerie Saladin, où les couleurs et les formes s’épousent harmonieusement, c’est non seulement une beauté esthétique qui attire par les différentes techniques et expressions qui se rejoignent à la perfection, lance un des visiteurs, mais surtout ce dialogue invisible qui se transmet pour susciter la réflexion sur ce que l’on chercher à communiquer.

Lors de la cérémonie de vernissage le 7 janvier marquée par la présence d’un grand nombre d’amateurs d’art, de mécènes et de collectionneurs, la commissaire d’exposition Majda Mahdaoui a tenu à signaler qu’un catalogue est actuellement sous presse afin d’immortaliser cette exposition assez singulière dans sa conception puisqu’elle sera accompagnée dans les jours à venir, a-t-elle fait savoir, par des séances de lectures poétiques avec Aicha Ibrahim, Lotfi Essid, Najet Kacem, Sonia Dérouiche et Amel Chérif …

Placée sous le signe de l’éclectisme, Mahdaoui, l’agitateur culturel comme il aime se présenter a tenu à préciser que ” Ki fait Koi ” se veut un lieu de retrouvailles avec l’art mais aussi un appel à toutes les parties concernées et en premier lieu le ministère des affaires culturelles “pour porter un regard attentif au secteur et voir de plus près ” Qui fait Quoi ” ?.