L’Union tunisienne de l’industrie, de commerce et de l’artisanat (UTICA), dans un communiqué rendu public lundi 9 janvier 2023, appelle à mettre en place un programme urgent de sauvetage de l’économie nationale basé sur un ensemble de grandes mesures.
La centrale patronale estime que la loi de finances 2023, qu’elle qualifie de “dépourvue d’une vision économique”, aura des impacts négatifs sur le climat des affaires et de l’investissement en Tunisie.
Déception…
Le patronat se dit donc déçu de la LF 2023, laquelle aggravera la crise que connaît la Tunisie. “C’est une loi de finances d’imposition et de comptabilité publique qui comporte plusieurs mesures injustes pour les entreprises”. Or, elle devrait “constituer un business plan de relance économique et un outil pour rétablir la confiance en annonçant des incitations à l’investissement révolutionnaires pour créer de la richesse et des emplois, réaliser la croissance et soutenir l’investissement et l’exportation”, regrette l’UTICA.
Non à l’impôt sur la fortune immobilière
La centrale patronale dit rejeter le retrait du principe d’unification de l’impôt sur l’impôt, dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2023 et l’adoption d’un nouvel impôt sur la fortune immobilière qui représente une garantie apportée par les entreprises aux banques pour le financement des investissements.
D’autres expériences ont démontré que cette mesure a provoqué la fuite des capitaux et le transfert des investissements vers des pays concurrents, estime le communiqué. Et d’ajouter que “cette mesure aura des impacts sur le secteur de la construction, faisant savoir qu’un grand nombre de Tunisiens à l’étranger investissent dans l’immobilier en devises étrangères”.
Cesser d’emprunter auprès des banques commerciales
L’UTICA appelle, en outre, l’Etat à mettre fin au recours à l’emprunt auprès des banques commerciales et à régler ses dettes dues auprès des opérateurs économiques ” sans plus tarder “.
Augmentation des amendes de retard
L’UTICA se dit aussi surprise face à l’augmentation des amendes de retard dans la loi de finances 2023, ajoutant que l’Etat doit d’abord appliquer ces sanctions sur ses dettes contractées auprès des opérateurs économiques.
Pour l’organisation patronale, “résoudre les problèmes auxquels la Tunisie est confrontée ne réside pas dans l’épuisement des entreprises privées et leurs liquidités sans fournir d’incitations à l’investissement, à l’exportation et à la création de richesses”.
Par ailleurs, elle préconise “la révision du code de changes qui ne fait qu’isoler les Tunisiens, freiner la créativité des jeunes, le développement des investissements directs étrangers et du tourisme et entrave la mondialisation de l’économie et l’internationalisation de l’entreprise tunisienne”, afin de publier un nouveau code permettant l’ouverture des comptes en devises étrangères.
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