Motswana Miranda B. Joubert vient d’obtenir le premier prix du 1er concours “Africa Climate Fiction Award” pour son “Then the Human came” (Et les humains sont venus après). Cette jeune dame vit dans un endroit où il y a beaucoup d’acacias à épines parasols (voir photo) au Botswana. Un jour, en regardant par sa fenêtre, elle s’est demandé : “Que pensent de nous les arbres et les autres organismes de nos écosystèmes ? Sûrement, rien de bon”.
Motswana Miranda B. Joubert, revient, dans cet entretien à distance accordé à l’agence TAP, sur cette distinction et sur les raisons pour lesquelles elle s’est lancée dans l’écriture de fiction climatique, un nouveau “genre littéraire absolument nécessaires” pour les Africains.
Qu’est-ce qui vous a incitée à participer au concours “Africa Climate Fiction Award” sur la fiction climatique?
Motswana Miranda : La plupart des histoires de climat s’assemblent et se ressemblent. Je voulais une histoire que je n’avais jamais vue auparavant, une histoire qui, selon moi, devrait être plus courante, et la seule façon d’y parvenir était d’en écrire une. J’ai pensé que ce serait une excellente occasion pour moi de m’amuser à créer une histoire unique et de partager la littérature climatique avec tous ceux qui la verraient.
Comment est née l’idée de votre histoire “Then the Human came”?
Après avoir décidé de participer au concours, cette idée d’arbre est venue presque immédiatement. Je vis dans un endroit où il y a beaucoup d’acacias à épines parasols. J’ai regardé par ma fenêtre, j’ai fixé l’acacia et je me suis demandé : “Que pensent de nous les arbres et les autres organismes de nos écosystèmes ?” Sûrement, rien de bon. Les arbres vivent longtemps, ils sont donc là depuis assez longtemps pour être “témoins” de la transformation de l’environnement par l’homme. Et c’est ainsi qu’est né “And Then The Humans Came”.
En deux ou trois phrases, pouvez-vous résumer ou dire de quoi parle votre histoire ?
Mon histoire traite du changement climatique du point de vue d’un arbre. L’arbre est le personnage principal et le narrateur. Il nous raconte comment l’activité humaine a changé la vie du veld. Ce changement a été drastique et destructeur, entraînant une qualité de vie épouvantable pour les autres organismes.
Avez-vous écrit d’autres romans sur le climat ou est-ce votre premier ?
C’est la première histoire de fiction climatique que j’ai écrite. Je vais certainement continuer à écrire des histoires sur le climat. La fiction climatique est un genre littéraire tellement riche et il est à la fois merveilleux et terrifiant de vivre à une époque de crise climatique où, en tant qu’écrivain, il est de mon devoir de documenter la vie.
A votre avis, quel est l’intérêt de la fiction climatique?
La fiction climatique est aussi nécessaire, voire plus, que les autres formes de fiction. Il est important de documenter la façon dont notre environnement change et comment nous faisons partie de ce changement. L’Afrique étant l’un des continents les plus touchés par le changement climatique, les fictions climatiques écrites par des Africains sont absolument nécessaires.
Le rôle que nous jouons en tant qu’êtres humains est peut-être essentiellement un rôle de destruction, mais si nous sommes capables de créer de l’art au milieu de ce climat chaotique, alors au moins une bonne chose sera sortie de l’existence humaine.
Que pensez-vous du fait d’être le grand gagnant du concours ?
J’ai été ravie d’apprendre que j’avais gagné le concours. C’était ma première participation à un concours, et le fait de gagner m’a donné envie de m’inscrire immédiatement à d’autres concours, car j’adore écrire. Je suis heureuse que les juges aient trouvé que mon histoire faisait partie des meilleures de la littérature climatique africaine.
En tant qu’individu, il est normal de se sentir impuissant face aux grandes questions politiques comme le changement climatique et la préservation. Nous ne sommes peut-être pas en charge des politiques qui peuvent sauver notre planète, mais nous pouvons faire de l’art sur les vies que nous avons vécues dans ce monde en mutation, et c’est à cela que nous devrions tous nous accrocher.