Selon Moncef Bousannouga Zammour, président du Comité exécutif de KPMG Afrique francophone, spécialisé en audit, expertise-comptable et conseil, la Tunisie pourrait doubler, sur trois ans, son PIB et le porter de 145 milliards de dinars actuellement à 300 milliards de dinars, et ce pour peu que le gouvernement initie un ensemble de réformes prioritaires. Quatre d’entre elles méritent qu’on s’y attarde.
Boussannouga, qui s’exprimait dans le cadre d’une interview accordée à l’Economiste Maghrébin, souligne que la première réforme à entreprendre consiste à digitaliser l’activité administrative afin de conférer à ses interventions l’efficience requise et surtout de motiver son personnel.
La deuxième réforme porte sur la libéralisation de la politique de change. Cette option permettra d’attirer de nouveaux investisseurs étrangers et d’encourager les entreprises tunisiennes à s’internationaliser dans de meilleures conditions.
D’après lui, des efforts doivent être déployés pour encourager la diaspora tunisienne à l’étranger à doubler ses transferts en devises au pays. Ces transferts sont estimés, en 2022, à plus de 8 milliards de dinars. Il s’agit également d’augmenter les recettes touristiques en développant de nouveaux produits à haute valeur ajoutée, à l’instar du tourisme saharien.
La troisième réforme recommandée insiste sur l’enjeu de se focaliser, dans un premier temps, sur quatre ou cinq secteurs qui recèlent d’un important potentiel de croissance et d’exportation. Au nombre de ceux-ci figurent l’économie numérique (TIC, startups…), les énergies vertes, le phosphate, le textile, le tourisme de découverte …
La quatrième réforme est une réforme transversale. Elle a trait à l’urgence de stabiliser la fiscalité et de garantir la sécurité juridique. L’ultime objectif étant d’améliorer l’attractivité du site Tunisie de production internationale et surtout de mettre en confiance les investisseurs.
Pour mener avec succès l’ensemble de ces réformes, Boussanouga insiste beaucoup sur leur inclusivité et sur l’enjeu d’associer tous les acteurs économiques et socioprofessionnels à leur confection. « Si on veut créer la richesse, c’est avec tout le monde. La Tunisie est pour tout le monde. Ceux qui gouvernent doivent écouter tout le monde et œuvrer à nous sortir de l’ornière », a-t-il dit.