Plusieurs indices montrent que le Japon, deuxième pays fournisseur d’aide au développement à la Tunisie après la France, serait sur le point de fournir des financements significatifs à la Tunisie.
La Tunisie, qui a tout fait pour assurer le succès da huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique “TICAD8“, les 27 et 28 août 2022, serait ainsi récompensée en reconnaissance des efforts fournis à ce sujet.
Faisant le bilan de la TICAD8, cinq jours après sa tenue, Salah Hannachi, ancien ambassadeur de Tunisie au Japon et ancien secrétaire d’Etat, avait déjà annoncé la couleur.
Intervenant lors de la 29ème session de l’université d’été de la Fondation Mohamed Ali Hammi (FMAH, 2, 3 et 4 septembre 2022), le diplomate avait déclaré que « la Tunisie pourrait bénéficier d’une partie significative des 30 milliards de dollars d’investissements affectés par le Japon à l’Afrique sur une période de deux ans».
La seule condition posée par les Japonais serait, selon le diplomate, l’obtention par la Tunisie du crédit négocié avec le Fonds monétaire international (FMI). «Le décaissement des financements japonais sera tributaire de la conclusion d’un accord entre le gouvernement tunisien et le FMI pour l’obtention de nouvelles facilités de paiement», avait-il expliqué à l’époque.
Maintenant qu’un accord de principe a été conclu avec le FMI pour l’obtention d’un crédit de 1,9 milliard de dollars en attendant sa validation (le 19 décembre 2022) par le Conseil d’administration du Fonds, la Tunisie serait, normalement, dans une voie ouverte pour bénéficier de l’aide japonaise.
Le Japon réaffirme sa détermination à aider la Tunisie
D’ailleurs, il n’est pas surprenant que cette éventuelle aide ait été discutée lors d’une rencontre, le 9 décembre 2022, entre la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, et l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Takeshi Osuga.
A cette occasion, le diplomate nippon a exprimé “la volonté de son pays à soutenir et à concrétiser les projets de coopération adoptés lors de la TICAD8“.
D’après un communiqué de la présidence du gouvernement, Bouden et Osuga ont notamment discuté des «moyens de développer les relations tuniso-japonaises dans divers domaines, pour servir de modèle de coopération dans le cadre de la coopération bilatérale ou celle tripartite (Tunisie/Japon/Afrique)».
Abstraction faite de ces déclarations positives, le Japon, par le biais de son bras financier et technique, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), a cofinancé, depuis 1977 – à des taux d’intérêt préférentiels (2% en moyenne) une soixantaine de projets structurants. Mieux, l’aide japonaise est déliée. Les Japonais n’imposent pas à la Tunisie d’acheter en contrepartie de l’aide d’équipements made in Japon.
Pour ne citer que le projet plus récent, la JICA va contribuer à hauteur de 800 millions de dinars (MDT) au financement de la station de dessalement d’eau de mer à Sfax. Le contrat a été signé le 9 juillet 2021 à Tunis par la SONEDE et la JICA.
Au nombre des projets réalisés avec l’aide japonaise, figurent le pont haubanais Radès-La Goulette, la centrale électrique de Radés, l’alimentation en eau potable de zones rurales, l’aménagement de périmètres irrigués au nord de Tunis, la protection des villes contre les crues des oueds, la gestion intégrée des forêts, la construction du tronçon autoroutier El Jem-Sfax, l’électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cedria, le pôle technologique de Borj Cédria (réalisation d’instituts supérieurs dans les domaines de la recherche technologique, de l’informatique et de la communication au sein de cette ville-université), l’équipement de la nouvelle maison de télévision.
Comme on le constate, en dépit de la discrétion séculaire des Japonais qui ne font pas beaucoup de bruits quant à l’aide de qualité qu’ils apportent à la Tunisie (mais aussi à d’autres pays), les projets financés ou cofinancés par la JICA répondent aux besoins réels des Tunisiens en matière de développement.