Le bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) estime que l’exacerbation des changements climatiques impose de décréter l’état d’urgence hydrique, afin de faire face au déficit pluviométrique et à la détérioration des réserves en eau dans les barrages.
Le syndicat agricole, réuni le 22 janvier 2023 à Sfax, a également plaidé, pour la révision de la carte agricole afin de contourner les effets du réchauffement climatique et de la rareté des ressources en eau, selon un communiqué publié mardi, par l’UTAP.
Il a fait porter la responsabilité de la crise aigue que traverse l’agriculture nationale, au ministère de l’Agriculture, considérant que la politique du laisser-aller et le nivellement par le bas pratiqués par ce département, menacent sérieusement, la sécurité alimentaire nationale et entravent toute initiative de réforme.
Mettant en garde contre la gravité de la situation de la filière de l’élevage et du lait en raison de l’accumulation des pertes subies par les éleveurs, dont plusieurs ont été contraints d’abandonner leur activité, l’UTAP a appelé les autorités à annoncer une augmentation immédiate du prix du lait à la production, laquelle ne devra pas être inférieure à 800 millimes/le litre et à subventionner les principaux intrants dans l’alimentation du bétail importés (tourteaux de soja, maïs) dont les prix ont flambé à l’échelle internationale.
L’Union agricole a par ailleurs, considéré que le manque enregistré dans les fourrages subventionnés dont les quantités ne dépassent pas, au meilleur des cas, 40% des besoins des régions, constitue un danger supplémentaire guettant la filière de l’élevage qui compte 80% des petits agriculteurs. Ces derniers dépendent presque entièrement des fourrages subventionnés, ce qui devrait pousser l’Office des céréales à revoir ses politiques et à assumer ses responsabilités d’importer les quantités à même de satisfaire les besoins des régions en la matière.
L’union a exhorté les autorités à approvisionner les agriculteurs de grandes cultures en quantités suffisantes d’ammonitrate qui constitue un intrant indispensable dans la production céréalière devenue, plus que jamais, un facteur important de sécurité et de souveraineté nationales.
Le bureau exécutif de l’union a aussi, appelé à accélérer la promulgation du décret gouvernemental fixant les zones de grandes cultures sinistrées pour la campagne 2021-2022 et à procéder au versement des indemnisations aux agriculteurs touchés, affiliés au fonds des catastrophes naturelles.
Il a en outre exprimé son soutien aux revendications des pêcheurs dans les différentes régions du pays, appelant à protéger le secteur de la pêche contre la pêche illégale, la montée excessive des coûts de production, les complications administratives et la détérioration des services dans les ports tunisiens.