Les entreprises technologies en Afrique attirent certes d’investisseurs internationaux, mais encore “timide“, selon une étude de Tony Blair Institute for Global Change intitulée « Supercharging Africa’s Startups : The Continent’s Path to Tech Excellence » publiée il y a plusieurs mois mais plus que jamais d’actualité.
Selon les conclusions de cette étude, «… les start-up africaines pourraient lever plus de 90 milliards dollars d’ici 2030 ». Et ce n’est pas tout, «… elles ont le potentiel de faire de l’Afrique une superpuissance dans le secteur de la technologie ».
Toutefois, il ne s’agit que d’un potentiel. Et pour transformer ce “potentiel“ opportunité, l’étude estime indispensable « un environnement économique et réglementaire favorable… ».
Pour ce faire, Tony Blair Institute, pense que les gouvernements africains doivent impérativement mettre en œuvre les dix recommandations suivantes :
1- Mettre en place une plateforme publique de partage de données sur les start-up technologiques.
2- Développer des véhicules de financement innovants.
3- Libérer les capitaux des investisseurs institutionnels et des entreprises.
4- Créer un marché numérique unique en donnant la priorité à la mise en œuvre de la ZLECAf.
5- Générer une demande de solutions technologiques locales.
6- Mettre en œuvre une législation pour soutenir les start-up technologiques et solliciter régulièrement leurs réactions.
7- Améliorer les compétences numériques.
8- Renforcer l’infrastructure numérique.
9- Renforcer les capacités des start-up et des organisations de soutien.
10- Lancer un « réseau panafricain de start-up ».
Si Tony Blair Institute fait ces recommandations, c’est parce que beaucoup de pays du continents n’avancent en la matière pour cause souvent de lourdeurs administratives : « Avant la pandémie de Covid-19, 22 % de la population en âge de travailler avait créé sa propre entreprise. Cependant, en raison de la lourdeur des réglementations, du manque de compétences numériques, du financement limité et de la fragmentation des marchés, l’Afrique ne représente que 0,2 % de la valeur des start-up mondiales », regrette la fondation.
L’étude rappelle que les investissements dans les start-up tech africaines ont cependant fortement progressé au cours des quatre dernières années, s’élevant à près de 5 milliards de dollars, selon Briter Bridge dans son « Africa’s Investment Report 2021 ». Ce qui constitue une évolution de 243 % par rapport à 2020.
Il faut aussi rappeler que dans son rapport “Lions go digital: The Internet’s transformative potential in Africa“ de 2013, « le McKinsey Global Institute estimait que l’économie numérique contribuerait à hauteur de 300 milliards dollars au PIB africain d’ici 2025, fournissant des emplois indispensables sur un continent où il y a trois à quatre fois plus de personnes qui entrent sur le marché du travail que d’emplois réels créés. Un écosystème favorable à l’éclosion des start-up en Afrique pourrait faire d’elles de futures niches d’emplois pour une jeunesse de plus en plus séduite par les technologies ».
En tout cas, on voit ici et là dans les quatre coins du continent germer de talents, se créer de start-up qui, en n’en pas douter, vont élever, demain, l’Afrique au rang de puissance technologique.
La Tunisie au nord, le Nigeria et le Ghana à l’ouest, le Kenya et le Rwanda au centre et à l’est du continent, le développement de start-up ne se dément pas.