Au Maroc comme dans d’autres pays à travers le monde, on assiste ces dernières années à des fortes hausses du cash en circulation.
Au Royaume chérifien, deux raisons principales expliqueraient ce phénomène, à savoir l’inflation et la forte augmentation des transferts des MRE – pour Marocains résidents à l’étranger, rapporte le site Medias24.
Selon les données monétaires de Bank Al-Maghrib, à fin 2022, le cash en circulation a atteint 355 MMDH. La monnaie fiduciaire représente désormais près de quatre fois la taille du déficit de liquidité bancaire, estimé à 89,1 MMDH fin 2022, ce qui constitue une progression de 10,8% par rapport à 2021 ». Et en un seul mois (de novembre à décembre 2022), il a augmenté de 2%, soit l’équivalent de 7 MMDH.
“La circulation fiduciaire progresse chaque année, donc rien de nouveau. Mais généralement, il s’agit d’une progression entre 6% et 8%. En 2020, qui était une année exceptionnelle, cela a atteint les 20%. En 2022, le rythme demeure supérieur à la moyenne avec près de 11%”, explique une source de la Banque centrale marocaine citée par Medias24.
L’analyse montre que «… 355 MMDH, c’est presque 30% du PIB. C’est une aberration. Je pense que c’est un chantier qui devrait être prioritaire pour la Banque centrale. Cela traduit une sorte de non-confiance, pas nécessairement envers le secteur bancaire, mais plutôt liée à l’informel », explique la même source.
Younes Issami, responsable par intérim des opérations monétaires et de change à Ban Al-Maghrib, lors d’une conférence de presse tenue le 19 janvier 2023, et qui répondait à une question sur le programme de rachat de bons du Trésor, a répondu : « En 2021, la hausse de la circulation se situait à un niveau normal. En 2022, nous avons eu un retour haussier plus important franchissant le cap des 10% de hausse. Nous sommes en train d’analyser les origines de cette augmentation. Les premiers éléments qui peuvent l’expliquer proviennent de l’augmentation des prix. Mais aussi une hausse des transferts des Marocains du monde et de la progression des recettes touristiques ».
Autre facteur expliquant cette augmentation du cash serait «… une réticence culturelle à certaines technologies dématérialisées pour lutter contre la prolifération du cash, comme le mobile banking ».
Medias24 assure par ailleurs que «… cette progression constante de l’argent cash en circulation crée également de fortes contraintes, notamment pour les banques, en exerçant une pression sur leurs liquidités ».
En effet, la Banque centrale marocaine avait prévu un déficit de liquidité à fin 2022 de 89,1 MMDH…», révèle Medias24.
« Le besoin en liquidité́ des banques a poursuivi son accentuation au cours du troisième trimestre de 2022, atteignant 91,7 MMDH en moyenne hebdomadaire, contre 77,5 milliards un trimestre auparavant, reliant cette accentuation essentiellement, à la hausse de la monnaie fiduciaire ».
Ceci montre si besoin est que l’augmentation de cash en circulation est un phénomène très répandu dans la plupart des pays en développement.
Est-ce à dire que les gens ont perdu confiance en leur système bancaire ? Difficile à dire.