« L’Afrique perd annuellement environ 40% de ses récoltes à cause du manque d’infrastructures de stockage et de conservation adéquates ». C’est notre phrase du jour, et elle est signée Macky Sall, le président en exercice de l’Union africaine et par ailleurs chef de l’Etat du Sénégal, qui s’exprimait à l’occasion de la tenue du Sommet Dakar 2 “Nourrir l’Afrique“ qui s’est tenu les 25, 26 et 27 janvier 2023 à Dakar et consacré cette année au thème de la souveraineté alimentaire et de la résilience en Afrique.
Pour le président en exercice de l’UA, il s’agit de rappeler « la nécessité de renforcer les infrastructures de désenclavement et d’interconnexion transfrontalières dans le continent ainsi que les équipements de stockages de conservation et de transformation locale ».
C’est d’ailleurs l’un des quatre piliers fondamentaux déclinés par le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, créé en 2001).
Le deuxième pilier consiste à « valoriser davantage la recherche, améliorer la mécanisation agricole et la maîtrise de l’eau et intensifier l’utilisation de technologies appropriées y compris la transformation locale des produits ».
Quant aux troisième et quatrième piliers, ils ont trait à « l’élargissement des superficies et gestion durable des terres » et au « soutien aux petits exploitants », lesquels complètent le quatuor pour permettre au continent de s’assurer une souveraineté alimentaire.
Abondant dans la même direction, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwimi Adesina, regrette que l’Afrique importe autant de nourritures alors qu’elle renferme d’énormes potentialités agricoles.
En effet, Adesina souligne que le continent africain importe plus de 100 millions de tonnes en nourriture évaluées à 75 milliards de dollars. « Aujourd’hui, plus de 283 millions d’Africains vont au lit chaque jour avec la faim au ventre. Ceci n’est pas acceptable. L’Afrique peut et l’Afrique doit se nourrir elle-même », harangue-t-il
Et le président sénégalais de reprendre la parole en déclarant que « Dakar 2 veut s’inscrire résolument dans la dynamique de l’Afrique des solutions. Une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde ».
A rappeler que le sommet Dakar 2 a été organisé par le Sénégal en coordination avec la Banque africaine de développement, sommet qui a enregistré la présence de 16 chefs d’Etat et de gouvernement africains, en plus du président de l’Irlande (Michael Higgins,) et de partenaires au développement dont la Banque islamique de développement et la FAO.
Son objectif principal est « d’ouvrir l’accès à des financements aux pays participants qui doivent défendre devant les bailleurs de fonds leurs pactes nationaux de souveraineté alimentaire ».
Maintenant après les beaux discours, reste à savoir si les actes vont suivre.