” Post documenta15 ” est l’intitulé d’une exposition qui se tiendra du 11 février au 2 mars 2023 par et à l’ambassade de Suisse en Tunisie.
Il s’agit d’une restitution partielle des propositions artistiques collectives de citoyens de Redeyef exposées par la Plateforme “Siwa” l’été passé à la 15ème édition de “Documenta”, une exposition d’art moderne et contemporain de renommée mondiale qui se tient tous les cinq ans à Cassel en Allemagne.
Conjointement financée par l’Ambassade de Suisse en Tunisie et la Fondation Arts et Culture by UIB, l’exposition “Post documenta15” propose au public des Å“uvres uniques et poétiques, dont un témoignage filmé de Brahim Ben Ahmed, les dessins-photos-collages de Mohamed Abidi sur “la harga”, les écrits et dessins originaux tirés du carnet réalisé par l’équipe Siwa à l’Economat de Redeyef ainsi que deux vidéos conçues par Okacha Ben Salah, l’une en noir et blanc sur la ville de Redeyef, et l’autre une visite de l’Economat.
La plateforme Siwa a été développée comme un programme nomade d’échange entre artistes et penseurs de Tunis, Bagdad et Paris, ayant pris racine dans la région montagneuse autour de Gafsa en Tunisie et travaillé aussi avec les habitants de Redeyef pour rénover l’ancien bâtiment de l’Economat, (Entrepôt colonial de l’établissement minier) qui sert maintenant à un lieu de rencontre et de laboratoire d’échanges artistiques et intellectuels pour la communauté.
Pour la documenta quinze, “Siwa” a construit un pont entre l’Economat de Redeyef et le Fridericianum de Cassel : interventions, installations, images, dessins et performances se combinent pour former une vision collective d’un avenir meilleur.
A titre d’exemples, l’installation de Haythem Zakaria dessine une topographie du paysage désertique lumineux, tandis que Mohammed Znaidi raconte des histoires du désert. Des documents sonores des habitants de Redeyef sont diffusés via les radios. Ils racontent le désir urgent de brûler les frontières nationales.
Dans l’installation sonore Nantes – Redeyef (2022), Guellaa, rappeur de la région, raconte son périlleux voyage à travers la Méditerranée jusqu’en France. Tandis que le musicien Loup Uberto reprend et aliène les traditions de chant et de poésie de Redeyef.
Okacha Ben Salah, jeune cinéaste, dresse un portrait cinématographique de la ville. Yagoutha Belgacem et Marianne Dautrey créent une archive visuelle des dix années de travail de Siwa à Redeyef et rendent audible la voix de la chorégraphe et danseuse Imen Smaoui, qui parle de la liberté des corps des habitants de Redeyef et de leur rapport au désert…