Près de cinquante œuvres entre peintures, céramiques et sculptures ornent les cimaises de la galerie Saladin à Sidi Bou Saïd du 06 au 12 février 2022.

Après leur première exposition de l’année ” Ki peint Koi ” les artistes plasticiens Aicha Ibrahim, Imen Aloulou, Sonya Lakhoua, Salma Ben Aïcha, Rym Hajjem et Jamel Chaouki Mahdaoui se réunissent de nouveau avec de nouvelles œuvres (Techniques mixtes, Huile sur toile, Huile au couteau, Céramiques à froid) et autour de deux sculpteurs Mohamed Dziri et Hamadi Ben Neya pour une exposition collective placée sous le signe “Quand l’Art et la Matière fusionnent pour une semaine de SAVOIR- “FER”.
Ce qui les unit, explique l’artiste plasticien Jamel Chaouki Mahdaoui, “c’est cette empathie par rapport à leurs propres vécus, leurs propres souffrances, leurs propres détresses… ce silence de leurs mots et le bruit de leurs maux que leur art exprime”. C’est le cas notamment du sculpteur Dziri.

En puisant dans l’origine émotionnelle, Mohamed Dziri, ” fils de la terre de Carthage, avec le feu qui coule dans les veines, est un symbole de la puissance artistique et l’incarnation de cet authentique carthaginois qui a réussi à ressusciter à travers le métal et les profondeurs fusionnelles de la Terre notre propre histoire à travers de remarquables sculptures exposées comme le casque du Gladiateur Carthaginois ou le marbre du Tanit ” c’est ainsi que Mahdaoui aime le présenter.

Le sculpteur Hamadi Ben Neya entre, quant à lui, dans une sorte de sensualité féminine avec la finesse du trait et le personnage avec toute sa douceur. D’où la jonction d’ailleurs entre deux démarches, deux techniques autour d’une même matière et avec deux esprits qui se rejoignent à la fois.

L’exposition s’est voulue dans cette même logique de partage, un trait d’union entre les matières. Ainsi, le bois qu’utilisent les artistes pour réaliser des oeuvres mixtes, le fer, l’acier bronze ou laiton, sont autant de richesses puisées au fin fond de la Terre pour créer ce que l’intelligence humaine peut interpréter au-delà de ce souci permanent de l’approche esthétique recherchée par chaque artiste participant, aussi bien dans la technique que dans les formes et les couleurs.

Autour de cette synergie artistique et de la musicalité singulière de chaque œuvre exposée, l’exposition se veut aussi un parfait cadre où la poésie se fait entendre comme toile de fond créant ainsi un véritable partage entre artistes, amateurs d’art et férus de belles lettres. Elle sera cadencée le vendredi 10 février d’une rencontre poétique avec l’universitaire, auteure et poétesse Amina Arfaoui, Premier Prix 2021 du concours international de poésie ” Sur les traces de Léopold Sédar Senghor “, pour son poème ” Cruelle Méditerranée “. La rencontre sera marquée par la présentation de son premier recueil ” Poèmes “. Dans cette œuvre publiée par les Editions Du Net, après avoir été sélectionnée en France par le jury de “La Journée du Manuscrit Francophone 2021″, s’exprime une voix féminine de la rive sud de la Méditerranée qui évoque dans un langage poétique des questions et des préoccupations concernant aussi bien les êtres humains de tous les temps, comme, entre autres, la solitude, la souffrance, la relation à la nature (” Figures et voix féminines “) que celles qui sont d’une actualité brûlante, qu’il s’agisse de la violence à l’encontre des petites filles et des femmes (” Je ne veux pas être une ” houri ” “), des guerres (” Palmyre “)…