Un scientifique en chef de Toyota, Gilles Pratt, vient d’affirmer que « la voiture électrique est dangereuse pour la planète ». Il s’agit d’une déclaration qui laisse pantois la filière automobile dans le monde !
C’est d’autant plus étonnant que la firme japonaise fait partie des pionniers de l’électrification dans l’industrie automobile, et par voie de conséquence a grandement participé à la démocratisation de la technologie hybride.
Mais le site 01net.com indique que «Toyota semble avoir toutes les peines du monde à tourner la page du 100 % électrique. Ses investissements timides et surtout tardifs n’ont abouti qu’à un seul modèle commercial, le bZ4x». Mais alors, est-ce la raison qui a poussé son scientifique-maison à lancer une telle affirmation ?
Peut-être pas. Explication scientifique, avec des “preuves” à l’appui, sans doute.
Pourquoi Toyota ?
Automotive News, site web spécialisé, analyse : «… Aujourd’hui, après avoir temporisé sur l’intérêt de la voiture électrique, Toyota va encore plus loin et explique avoir les données scientifiques nécessaires pour prouver que celle-ci est nocive pour l’environnement. Un constructeur automobile qui dénonce la technologie adoptée par la quasi-totalité de la filière, c’est une première ».
Alors, «Toyota est-il un lanceur d’alerte ou seulement mauvais joueur ?», s’interroge le site.
Et cette déclaration est venue du responsable de la section recherche du groupe japonais, accessoirement leader mondial de l’automobile, Gilles Prat, qui alerte sur le virage forcé vers le 100 % électrique : « Il y a une crise qui va arriver », prévient-il.
Explication/raisonnement limpide du scientifique : «la course à l’électrique menée tambour battant par l’ensemble de l’industrie devrait mener à une pénurie de lithium et d’autres terres rares, des composants essentiels à la fabrication de batteries, et donc indispensables à la voiture électrique… La pénurie devrait toucher les bornes de recharge, elles aussi gourmandes en minerais ».
Pratt ne s’arrête pas au constat, il avance une proposition/solution qui semble réaliste, à savoir « promouvoir la multiplicité des technologies et laisser cohabiter thermique, hybride, électrique et même hydrogène ». Autrement dit, il estime que la solution la plus enviable réside dans le mix des technologies.
Le lithium mis en cause
Voici les explications du scientifique de Toyota : «… une même quantité de lithium aura un impact plus important sur la réduction de gaz à effets de serre si elle est mieux partagée. Comment ? En fabriquant plusieurs millions d’hybrides plutôt qu’un plus petit volume de voitures 100 % électriques. En effet, les hybrides embarquant de bien plus petites batteries n’ont pas besoin des mêmes quantités de lithium. Autrement dit : plutôt que de doter une voiture d’une batterie de 100 kWh, il serait moins néfaste pour l’environnement de privilégier la fabrication de dix voitures hybrides dotées de batteries de 10 kWh ».
Et il argumente sa “théorie“ : « Pratt part d’un exemple de 100 véhicules qui émettraient 250 g/km de CO2. Avec suffisamment de lithium pour fabriquer une batterie de 100 kWh, il serait possible de produire une voiture électrique de type Tesla Model S, les 99 autres restant des véhicules thermiques. Dans ce schéma, le bilan moyen descendrait à 247,5 g/km. En revanche, cette même quantité de lithium est partagée entre 90 véhicules hybrides, il ne resterait que dix véhicules thermiques, ce qui ferait chuter le bilan carbone de l’ensemble à 205 g/km ».
C’est la fabrication à grande échelle qui constitue le problème.