La législation inadéquate, l’absence d’un cahier de charges organisant le secteur du transport intérieur rapide des colis, le contrôle routier et la concurrence déloyale du secteur informel. Voilà les principaux problèmes rencontrés par les entreprises structurées opérant dans ce secteur, souligne la Chambre syndicale nationale du transport intérieur rapide des colis, lors d’une rencontre avec les médias, mercredi 8 février 2023 à l’UTICA.
Pour commencer, Zouhir Zribi, l’expert de ladite Chambre syndicale, informe que cette structure, qui relève de la Fédération nationale des transports, a été créée en octobre 2021, dans le but de « représenter cette branche de transport routier jusque-là méconnue par les autorités publiques, notamment le ministère de tutelle », celui du Transport.
Côté chiffre, Zribi souligne que cette branche du transport compte environ 250 entreprises et 2 400 artisans de transport. Elle compte également 10 000 emplois directs et 11 000 emplois indirects ; sachant que l’activité crée annuellement près de 1 500 emplois.
L’expert de la Chambre syndicale regrette que la législation n’ait pas suivi l’évolution économique, technologique et sociale de cette branche. Pour le prouver, il assure que « la branche ne dispose pas d’un cahier de charges qui organise l’accès à ce domaine et délimite la responsabilité du transporteur ».
Conséquence directe de cet état de fait, « le transport routier a été envahi par les informels », ce qui a entraîné « une situation de dumping sur le prix et un désordre économique » dont les perdants sont ceux qui opèrent dans la légalité.
D’ailleurs, poursuit l’expert, « le contrôle douanier et fiscal sur la route est devenu un lourd fardeau que les entreprises structurées ne parviennent plus à supporter, étant donné que ces contrôles débouchent généralement sur une saisie du moyen de transport ou de la carte grise », alors que « la responsabilité des délits administratifs ou douaniers constatés incombe, le plus souvent, à l’expéditeur et non au transporteur », se plaint-il.
Explication de Zribi : « les administrations fiscales et douanières considèrent le transporteur comme le propriétaire des objets transportés et ne le reconnaissent pas en tant que prestataire de services. En plus de la saisie de son moyen de transport qui lui coûte environ 5 000 dinars par jour de saisie, le transporteur subit également les pénalités fiscales et douanières ».
A cause de ces complications et autres tracas, à peine 50% des entreprises structurées créées arrivent à dépasser les 5 ans d’existence, regrette l’expert.
Cependant, face à cette montagne de problèmes, la Chambre syndicale nationale du transport intérieur rapide des colis ne reste pas les bras croisés. Au contraire a entamé des démarches visant à construire des relations de partenariat avec les administrations concernées (fiscales, douanières, entre autres) en vue de résoudre les problématiques du contrôle routier.
Dans cette optique, la Chambre a aussi soumis un projet de cahier de charges au ministère du Transport, dont l’objectif est de mieux organiser cette branche du transport, les délimiter les droits et devoirs de chaque intervenant et barrer ainsi la route aux intrus.