Le ministère des Affaires culturelles et celui de la Défense nationale ont entamé, mercredi 8 février 2023, le transfert d’une partie des archives audiovisuelles dans les laboratoires de Gammarth vers les dépôts de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT).
Le projet de sauvetage des archives audiovisuelles dans les laboratoires de Gammarth, en vue d’entamer leur inventaire et numérisation, est réalisé sous la supervision d’un comité représentant les ministères des Affaires culturelles, des Domaines de l’Etat et de la Défense nationale.
Le projet de préservation des archives audiovisuelles dans les laboratoires de Gammarth vise le sauvetage de près de 32 000 bobines. Deux des dépôts de la BNT sont actuellement prêts à accueillir une partie des archives, à raison de 500 bobines par semaine.
Noomene Hamrouni, directeur général du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), a déclaré que le transfert de la totalité des archives sera réalisé sur plusieurs étapes.
Il y aura une sélection des bobines dans les archives, des anciennes aux plus récentes, tout en privilégiant le transfert de celles datant de 1956 à 1965, a-t-il expliqué.
Le CNCI va adopter un moyen de gestion adéquat, en minimisant le coût des dépenses financières nécessaires à la numérisation de ces archives, ajoute-t-il.
Les archives audiovisuelles à Gammarth, propriété de l’Etat, sont sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. Après l’acquisition des laboratoires de Gammarth en 2003, ces archives ont été provisoirement placées sous la responsabilité de la Société Quinta Communications de Tarek Ben Ammar.
La préservation des archives, actuellement mal conservées, se fait selon un plan de travail pour la sélection de films existants dans les laboratoires où logent exclusivement les négatifs et les rushes ainsi que les copies des ” Actualités tunisiennes “.
Notons que les copies des archives de films achetés ou financés par l’Etat sont placées au siège du ministère des Affaires culturelles.
Un chantier de grande envergure avait démarré il y a plus de quatre ans dans le cadre de la préservation des archives audiovisuelles notamment celles restituées des laboratoires de Gammarth. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un grand projet national visant à préserver ces archives, leur numérisation et leur archivage.
Le traitement des archives audiovisuelles s’effectue par une équipe de techniciens relevant l’institution des Archives nationales et du Département des arts scéniques et des arts audiovisuels, le CNCI, la Cinémathèque tunisienne et la BNT.
Rappelons que la BNT abrite un espace, -aménagé au 8e étage-, consacré à la conservation du film, et ce en vertu d’un protocole de partenariat entre la BNT et le CNCI signé en novembre 2017.
Selon des données fournies par la Cinémathèque en 2019, les réserves du 8e étage à la BNT (1050 mètres carré) sont composées de cinq salles de trente-trois mètres sur sept pouvant abriter vingt-six mille bobines. Des rayonnages adaptés et un système d’hygrométrie assurant la maîtrise de l’humidité et de la température attendent les films qui y seront stockés.
A l’époque, un laboratoire de la Cinémathèque a été aménagé au niveau moins un de la Bibliothèque Nationale pour identifier et traiter les bobines en effectuant des tests d’acidité permettant de mettre en quarantaine les films atteints par le syndrome de vinaigre.
Une série d’équipements notamment une moviola, des enrouleuses, des chariots afin de renforcer les capacités de cette unité, était également mentionnée. Il était également prévu qu’un scanner et une essuyeuse soient acquis pour mettre en place le volet de numérisation et de restauration, indispensable pour assurer l’intégralité du processus de sauvegarde.
La BNT avait mis à disposition son logiciel de base de données dont l’extension des champs permet d’introduire des informations spécifiques concernant les supports audiovisuels.