La Foire nationale du livre tunisien (FNLT) a accueilli, jeudi 9 février 2023, une rencontre sur le récit de la révolution dans “L’encyclopédie du printemps arabe”, livre en arabe de l’écrivain et historien Hedi Timoumi paru dans son 6ème et dernier tome, aux éditions Mohamed Ali.
Ce rendez-vous littéraire a été organisé en partenariat entre la Maison du roman et Mohamed Ali Editions qui fête son 40ème anniversaire par une série de rencontres culturelles dans le cadre de la quatrième édition de la FNLT qui se tient du 4 au 18 février.
Hedi Timoumi est revenu sur son enfance dans son village “Kabbara” à Nasrallah (Kairouan) ayant largement influencé son parcours universitaire et professionnel. Cet auteur et professeur d’histoire contemporaine à l’Université tunisienne a évoqué son intérêt pour l’histoire dans le cadre de recherches réalisées en Tunisie et en France.
Dans le dernier tome du dernier livre “L’encyclopédie du printemps arabe”, l’auteur dit avoir exploré les faits ayant marqué la Tunisie durant une décennie, des évènements du bassin minier jusqu’au mandat de Youssef Chahed à la tête du gouvernement. Il y aborde les différentes facettes du régime politique et ses retombées sur la vie diplomatique, économique, culturelle et sociale du pays.
Il a parlé des questions actuelles dans la Tunisie post-révolution, tout en citant le cas des révolutions française et bolchévique dont les retombées politico-sociales s’assimilent à ce qui s’est passé dans le pays de 2011 à 2019.
“La destruction sociale généralisée mène au populisme ou/et au fascisme”, a estimé l’auteur pour qui “la Tunisie n’a pas connu une révolution mais plutôt un soulèvement à tendance révolutionnaire”.
“Beaucoup plus que la politique, la société a souvent été au centre de mes livres”, dit Timoumi qui pointe du doigt “les pratiques des partis politiques et les syndicats qui s’avèrent contradictoires avec leur véritable rôle”.
L’auteur dit avoir présenté dans ses livres des solutions pour les questions autour de l’agriculture, l’industrie et autres secteurs dans le pays. Il cite l’exemple de la Malaisie en matière de réforme de l’éducation qui doit être, à son avis, au centre des priorités nationales.
Il faut aussi ” réhabiliter la valeur du travail dans la société tunisienne “, estime Timoumi, estimant qu’il existe une différence entre la notion d’élite et d’intelligentsia. ” La première désigne l’ensemble des compétences dans les divers secteurs alors que la seconde concerne des membres de l’élite porteurs d’un projet capable de faire sortir le pays de la crise. ”
L’historien appelle à transformer le capitalisme dépendant en un capitalisme social, disant que le capitalisme actuel qui est au service de l’étranger, doit être au service du pays, pour sortir de la dépendance économique.