Avec l’exposition “Oasis Remains” de Douraid Souissi s’ouvre aujourd’hui à l’Agora Gabes la manifestations “Oasis Days” qui se tient jusqu’au 12 février 2023.
Le travail photographique de Douraïd Souissi traite principalement des relations entre l’espace, la société et l’individu. Dans plusieurs séries réalisées en Tunisie, il explore des régions particulièrement marginalisées telles que Kef, Siliana et Kairouan en utilisant principalement des photographies de paysages pour explorer des problématiques sociales, historiques et politiques étroitement liées au contexte actuel de la post-révolution.
Ses derniers travaux comme les portraits grand format de la série “el Korsi” ou “Mohamed Salem Omrane Hbib Hsouna Alaa Farid Hamza Mehdi Oussama Kamel” abordent d’une manière subtile et discrète mais en même temps dramatique et poignante des thèmes aussi denses et variés que le rôle des images, l’identité, le mépris social, la spiritualité…
Ses photographies ont été exposées dans plusieurs institutions et manifestations d’art contemporain et de photographie tels que le 1:54 à Londres, l’Institut du Monde Arabe et AKAA à Paris, l’Instituto Tomie Ohtake à Säo Paulo, la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar, la Fondation Boghossian / Villa Empain à Bruxelles, Voies Off à Arles et Expo-Talan à Tunis.
Il s’investit assidûment pour que ses oeuvres soient exposées également un peu partout en Tunisie comme à Siliana, Kef, Haouaria, Hammamet, Ghar el Melh, et Douz, où il a déjà exposé. Ses œuvres font partie de nombreuses collections privées et institutionnelles dont la collection permanente de l’Institut du Monde Arabe à Paris. Douraïd Souissi vit à Tunis où il a enseigné la photographie à l’Ecole Supérieure d’Audiovisuel et de Cinéma. Il a effectué une résidence d’un an à la Cité Internationale des Arts à Paris en 2016-2017 et est titulaire d’un Master en philosophie de Marquette University aux Etats-Unis.
Mis en œuvre en partenariat avec plusieurs militants de la société civile de Gabès en vue d’un plaidoyer auprès des acteurs publics et des autorités locales, le projet “OASIS DAYS” se veut une occasion d’échanger sur les enjeux urgents de l’oasis. Il veut dans ce sens, susciter la réflexion sur les outils de protection, de valorisation et de création d’une dynamique économique et sociale autour de cet écosystème.
L’Oasis de Chenini à Gabès, parmi les plus fameuses de la plaine d’Arad, est un territoire connu depuis longtemps pour ses problèmes écologiques résultant des activités industrielles chimiques lourdes qui y ont été établies dans les années 70.
En 2008, lit-on dans le dossier de presse, le ministère de l’Environnement et du Développement durable inscrivait l’Oasis de Gabès sur la liste indicative de l’Unesco en tant que site mixte, à la fois naturel et culturel. Les caractéristiques et avantages de l’Oasis de Gabès soulignés dans le dossier font référence à des potentialités patrimoniales remarquables justifiant l’intérêt du site tant au niveau national qu’international.
Pour échanger sur ces questions, les OASIS DAYS prévoient des discussions publiques menées par des experts dans le cadre de deux tables rondes. L’une porte sur le diagnostic, l’analyse et l’identification des problèmes de l’oasis, l’autre traite de cas concrets liés à sa gestion.
Le programme comprend une deuxième exposition “Fibres” de Mohamed Amine Hamouda avec Najah Zarbout au Musée des Arts et Traditions Populaires de Gabès.
Une visite guidée dans l’oasis est également prévue. Un moyen de s’immerger dans le patrimoine matériel et immatériel de l’Oasis et de découvrir la richesse de ses cultures, de ses savoir-faire et de ses métiers artisanaux, comme le travail de la laine, du bois de palme et les nombreuses autres activités artisanales qui font la spécificité culturelle de ce lieu. L’atelier prévu par l’artiste Mohamed Amine Hamouda, organisé en marge de son exposition, emmènera les enfants dans un voyage dans le monde de la confection de papiers à partir de fibres de l’Oasis.
OASIS DAYS s’inscrit dans le cadre du projet environnemental et culturel, “ECOLOFEN,” initié par l’association Focus Gabès. Ces journées mobilisent l’art et la photographie comme moyens d’initier une réflexion commune sur la relation des êtres humains à leur environnement.