“Les changements profonds auxquels le monde assiste à la lumière des crises et leurs répercussions sur les plans politique, sécuritaire, économique, social et climatique ont affecté les politiques publiques de beaucoup de pays”. C’est ce qu’a indiqué la cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Elle souligne au passage l’importance du rôle de la femme dans la conception d’une réponse adéquate aux différents défis qui pointent à l’horizon.
Bouden s’exprimait en marge du Forum “L’empowerment des femmes dans les politiques de développement”, organisée dans le cadre du Sommet mondial des gouvernements qui se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Pour la cheffe du gouvernement, le rôle de leadership des femmes et leur implication effective dans l’élaboration des politiques publiques et des solutions d’avenir demeurent une condition sine qua non pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies.
Elle estime que l’empowerment des femmes doit être suivi d’une réelle volonté d’atteindre l’égalité effective entre les sexes et de donner aux femmes les outils de base nécessaires, en renforçant le cadre législatif et institutionnel pour conforter leur présence dans les postes de responsabilité.
La cheffe du gouvernement a affirmé que la Tunisie a toujours reconnu le rôle vital de la femme dans le processus de construction nationale et sociétale, affirmant qu’en tant que première femme cheffe de gouvernement en Tunisie et dans le monde arabe, elle dirige un gouvernement composé d’un tiers de compétences féminines, à la tête d’importants ministères, citant en particulier la Justice, les Finances, le Commerce, l’Industrie, l’Equipement, la Famille et la Culture.
Bouden a à cette occasion passé en revue les avancées importantes accomplies par la Tunisie sur la voie de la protection des droits des femmes et de leur consolidation dans la législation, à travers notamment la promulgation de lois progressistes qui en ont fait un modèle à suivre au niveau régional et international.
“La Tunisie est un pays avant-gardiste dans l’implication de la femme dans la vie politique”, a-t-elle dit, rappelant la participation de la femme aux élections municipales de 1957, peu avant la rédaction de la Constitution de 1959.
La cheffe du gouvernement souligne que les femmes tunisiennes occupent des postes administratifs supérieurs, outre des premiers rangs dans le secteur de la recherche scientifique, qui est d’environ 55% de l’ensemble des chercheurs, ce qui leur a permis d’occuper la première place en Afrique et dans le monde arabe, selon les statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture “UNESCO”.
Toutefois, et en dépit des acquis réalisés par les femmes tunisiennes, leur présence dans le domaine politique est encore faible et le pourcentage de femmes cheffes d’entreprise est toujours en deçà des attentes, regrette Bouden, soulignant que ces défis commandent de redoubler d’efforts aux niveaux national, régional et international.