L’ex-chauffeur et ancien employé de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), Issam Eddine Fitati, demande au ministre du Transport de suspendre les travaux de réalisation du réseau ferroviaire rapide (RFR) dans le Grand Tunis, un projet qu’il juge “non-conforme” aux normes de sûreté et de sécurité ferroviaires.
Il ajoute : ” De graves soupçons de corruption planent aujourd’hui sur ce projet. J’appelle a présidence de la République et celle du gouvernement, ainsi que l’autorité de tutelle à ouvrir une enquête sur ce dossier “. C’était lors du séminaire hebdomadaire de la mémoire nationale, organisé par la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information.
En 2016, Issam Eddine Fitati a été licencié de la SNCFT après avoir présenté à l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) des dossiers de corruption et malversation concernant ce projet et des marchés publics “douteux” dans le secteur ferroviaire. Il a été, par la suite, réintégré à son poste en 2018, avant d’être une nouvelle fois suspendu de ses fonctions en octobre 2022.
Pour l’ancien employé de la SNCFT qui a bénéficié de la protection de l’INLUCC dont les activités sont aujourd’hui suspendues, le projet du Réseau ferroviaire rapide au Grand Tunis ne doit en “aucun cas” entrer en exploitation car il représente un danger pour la sécurité des futurs passagers.
Selon lui, le ballast ferroviaire défini comme un lit de cailloux placés sur la voix ferrée afin de la stabiliser, et qui a été utilisé dans ce projet, ne respecte pas les standards techniques, alors qu’il est censé être un pilier solide sur lequel reposent les rails. “Cela est de nature à entraîner de graves accidents ferroviaires comme le déraillement du train, par exemple, prévient Fitati.
Il en est de même, a-t-il dit, pour les traverses de chemins de fer qui sont des matériaux destinés à maintenir l’écartement des rails.
A en croire Fitati, les travaux de construction du RFR, qui piétinent depuis 2008, ont été réalisés en l’absence de tout contrôle de conformité, estimant que la société française en charge de ce projet ne dispose ni de l’expertise ni de l’expérience requises pour réaliser ce projet conformément aux normes.
“Toutes les défaillances qui ont été commises par cette société sont aujourd’hui à l’origine du retard pris dans la réalisation de ce projet… Il est par conséquent impératif de suspendre les travaux et d’ouvrir une enquête afin de déterminer les responsabilités des différentes parties”, a-t-il souligné. “Toutes les défaillances qui ont été commises par cette société sont aujourd’hui à l’origine du retard pris dans la réalisation de ce projet qui a causé à l’Etat des pertes de plus 4.000 millions de dinars “, a-t-il observé.