Ce fut une spécificité (presque) portugaise pendant une décennie, qui a permis à ce pays, alors frappé par une crise économique sans précédent, d’attirer près de 7 milliards d’euros…
Mais les autorités de Lisbonne, par la voix du Premier ministre socialiste, Antonio Costa, ont décidé, le 16 février 2023, de mettre fin à ce système surnommé “visas dorés“ jusque-là accordés à 11 600 riches investisseurs étrangers. Dans ce cadre et en vue de faire face à la crise immobilière, il a annoncé « une série de mesures pour pallier au manque de logements et freiner la spéculation immobilière » ; mesures dotées d’une enveloppe financière de 900 millions d’euros visant à augmenter les logements disponibles, rapporte bfmtv.
Et Costa de préciser : « Ces permis de séjour controversés ne seront renouvelés que si les investisseurs ayant acheté des biens immobiliers y résident de façon permanente ou s’ils le louent à des résidents ».
A rappeler que le Portugal octroie ces “autorisations de résidence pour investissement” depuis fin 2012, alors qu’il se trouvait sous perfusion financière de l’Union européenne et recherchait donc des capitaux étrangers.
Le Premier ministre a fait savoir que pendant ces dix dernières années, les loyers ont connu une hausse nettement supérieure à l’inflation, assurant que les prix actuels sont trop élevés pour le marché portugais.
Mais paradoxalement, ce petit pays d’Europe de l’Ouest compterait quelque 730 000 logements non occupés ou délabrés, regrette le gouvernement de Lisbonne.
Selon notre source, ces mesures ne sont pas, pour le moment, érigées en loi ; elles seront en « consultation publique » jusqu’au 16 mars 2023, avant d’être définitivement adoptées par le gouvernement. Entre temps, il y aura sans doute quelques amendements.