L’expert en développement et ressources hydrauliques, Houcine Rhili, a affirmé, mardi, à Tunis, que l’Etat ne dispose ni de vision claire, ni de stratégie bien étudiée pour faire face à la réalité de stress hydrique.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, tenue par l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) au siège du Syndicat National des Journalistes tunisiens, Rhili a appelé au retrait du projet du Code de l’Eau soumis au gouvernement, évoquant une version qui n’a pas défini l’eau comme une substance vitale et qui a limité cette ressource au domaine économique.
L’expert a réitéré, dans ce cadre, l’impératif de lancer un dialogue national à plus large échelle et à u associer tous les acteurs concernés, y compris les agriculteurs, les travailleurs et les organisations nationales. L’objectif est de renoncer à la simple définition géographique du domaine public de l’eau pour mettre en place un protocole de gestion optimale de ressource en eau en Tunisie.
Rhili a indiqué, par ailleurs, qu’il est indispensable d’exiger à la Compagnie des Phosphates de Gafsa et aux entreprises pétrolières de ne plus exploiter l’eau potable dans leurs différentes activités.
Il a appelé, aussi, à entamer la digitalisation de tous les réseaux d’eau et à ouvrir une enquête sur les concessions attribuées aux sociétés de conditionnement d’eau minérale en Tunisie. De son côté, le coordinateur de l’Observatoire Tunisien de l’Eau, Alaa Marzouki, a évoqué une panoplie de mesures à moyen et à long termes, dont la création de commissions nationales spécialisées chargées d’élaborer un nouveau Code de l’eau, qui serait en mesure de résoudre l’ensemble des problèmes liés aux ressources en eau.
Il a proposé, aussi, de restructurer les groupements de développement agricole, de les accompagner à travers des formations et de créer une entreprise publique nationale chargée de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural.