Les pertes de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) devraient atteindre 5,2 millions de dinars, en 2021, selon les estimations du ministère des Finances.
Ces pertes sont principalement dues à la régression du produit net bancaire (PNB) à seulement 8,6 millions de dinars, soit une baisse de 3,4% par rapport à 2020, selon le 27ème rapport du Haut Comité de Contrôle Administratif et Financier (HCCAF) pour la période 2020/2021, publié récemment.
La plupart des indicateurs d’activité de la banque ont également connu une baisse notable en 2021. Il s’agit notamment des engagements auprès des établissements bancaires, du Trésor et de la Banque centrale de Tunisie (BCT), du Centre des Chèques Postaux (CCP) et du trésor public, de 14,9 millions de dinars, soit de 37,8%.
La tendance baissière de la valeur des actifs de la banque se poursuit pour atteindre, à fin 2021, 289,5 millions de dinars, soit une baisse de 9,9 millions de dinars par rapport à 2020.
Le coefficient d’exploitation a augmenté de 17,6% par rapport à l’exercice 2020, pour atteindre un taux de 153,2%, à fin 2021. Les charges du personnel et les charges opératoires ont elles aussi augmenté respectivement de 13,7% et de 9%, contre une baisse enregistrée du produit net bancaire (-3,4%).
La solvabilité financière de la banque poursuit son rythme descendant, pour atteindre -3,8% à la fin de l’année 2021, soit une baisse de 1,8 point de pourcentage par rapport à l’année 2020. Cette situation est due à la régression des fonds propres de la banque à cause des pertes enregistrées contre une stabilité des engagements de sa clientèle.
Selon le rapport, la BFPME fait face à un manque de clarté au niveau des orientations stratégiques , en plus de l’absence d’un certain nombre d’outils d’organisation, tels que le contrat programme, la loi-cadre et les guides de procédures.
Selon le HCCAF, le taux des créances douteuses s’est élevé à 81% en 2019. Le haut comité a pointé du doigt plusieurs défaillances liées notamment aux longs délais de traitement des demandes de rééchelonnement des crédits des clients, le faible nombre des demandes approuvées par le Comité des crédits, outre l’absence du suivi de la gestion des affaires juridiques.
Le HCCAF fait savoir que plusieurs décisions prises par la direction générale que ce soit au niveau du conseil d’administration ou de l’autorité de tutelle ont été gelées depuis l’adoption de la loi de finances de 2019 qui stipule la création de la Banque des régions qui devrait absorber la BFPME et n’a toujours pas vu le jour.