L’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) a organisé, le 25 février 2023, une journée d’étude sur la restructuration des entreprises publiques. En voici les principales conclusions et révélations :
– Pour Hassen Zargouni, directeur général du cabinet de sondages de Sigma, seules deux entreprises publiques se prêtent à la privatisation, à savoir la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) et la banque publique BH Bank.
Jusqu’à ce jour, le gouvernement, tout autant que le FMI, ne se sont pas prononcés, clairement sur ce sujet. La seule fois qu’il a été question c’était une déclaration, faite le 21 octobre 2022 sur la chaîne Sky News, par la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. Elle avait indiqué que «le FMI et les responsables tunisiens ont débattu de la possibilité de la privatisation de certaines entreprises publiques».
– La problématique des entreprises publiques réside dans leur gouvernance, d’où l’enjeu de séparer leur Conseil d’administration des structures de gestion et de garantir leur autonomie de gestion.
A ce propos, Kamel Ayadi, ancien ministre, insiste sur la nécessité de faire en sorte que les ministères de tutelle des entreprises publiques, voire l’Etat, n’interviennent plus dans la gestion de ces structures.
– Les intervenants à cette journée indiquent également que les dettes des entreprises publiques représentent 30% du PIB, lequel se chiffre à 150 milliards de dinars environ. Ces mêmes entreprises doivent aux banques 21 milliards de dinars, dont 7,5 milliards de dinars auprès des banques locales.
– Certaines de ces entreprises opèrent dans les secteurs concurrents tandis que d’autres évoluent dans des activités monopolistiques.
A noter que le ministère des Finances a révélé que les créances des entreprises publiques envers l’Etat ont augmenté de 6% en 2021 par rapport à 2020, principalement en raison de l’augmentation des créances de l’Office des céréales et de la Pharmacie centrale, totalisant environ 373 millions de dinars.
Il indique également, dans un récent rapport sur les créances des entreprises publiques envers l’Etat, que ces créances ont enregistré une croissance continue entre 2019 et 2021, atteignant (en 2021) environ 9,8 milliards de dinars contre 8,4 milliards de dinars en 2019.