Un constat : depuis son accès à l’indépendance en 1956, la Tunisie a beaucoup investi dans l’offre hydraulique. Elle a valorisé les eaux de surfaces en construisant 36 barrages d’une capacité de rétention globale de 2,3 milliards de m3.
Parallèlement, elle a encouragé les agriculteurs à exploiter, sans contrôle rigoureux, les nappes souterraines : nappe phréatique, nappe profonde et nappe profonde non renouvelable.
Aujourd’hui, la nappe souterraine est surexploitée et risque de s’épuiser d’un moment à l’autre.
Selon des chiffres officiels, l’eau souterraine est prélevée à hauteur de 3,745 milliards de mètres cubes. Dans le détail, les nappes phréatiques (914 millions de mètres cubes (m3), sont exploitées au fort taux de 118,7%, la nappe profonde (1 922 m3) à hauteur de 134,3% et les nappes profondes non renouvelables (fossiles 909 m3) à hauteur de 130,2%. Ce qui est énorme. A l’origine les forages anarchiques ou illicites.
Officiellement, la Tunisie compte environ 20 000 forages-puits illicites. Une accélération apparue notamment après les émeutes de décembre 2010 et 2011. La région de Kébili compte à elle seule 10 000 de forages anarchiques, suivie des régions de Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan…
Conséquence : la Tunisie est, aujourd’hui, confrontée à une forte demande d’eau multi-usage. Ce choc de la demande risque de s’exacerber par l’effet du réchauffement climatique qui est déjà une réalité dans le pays.
La Tunisie, pays aride et semi-aride, est particulièrement vulnérable aux effets des dérèglements climatiques. Elle est notamment exposée à une aridité importante, susceptible de s’accentuer durant les prochaines années.