Plus de 54 000 oiseaux périssent annuellement dans des filets de chasse, selon le président de l’association “Les amis des oiseaux”, Mohamed Hedi Aissa, dénonçant le refus des autorités de mettre un terme à cette hécatombe.
Lors d’une conférence de presse organisée mercredi 8 mars 2023 à Tunis, il a souligné que les violations des lois tunisiennes et des conventions internationales signées par la Tunisie sont expliquées par l’arrêté relatif à l’organisation de la chasse publié chaque année par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
L’autorisation en vertu de l’arrêté de l’utilisation de filets de chasse dans la capture de l’Epervier d’Europe au Cap Bon entraîne la mise à mort illégale de plusieurs dizaines de milliers d’oiseaux sur une des principales voies de migration des oiseaux entre l’Afrique et l’Europe.
Le président de l’association indique que cette disposition de l’arrêté annuel est en totale contradiction du Code forestier qui est constitue la loi cadre en matière de chasse et de gestion de faune sauvage.
“Elle outrepasse aussi des accords internationaux ratifiés par la Tunisie, comme la Convention de Berne (signée en 1996) qui bannissent les moyens de chasse non-sélectifs”, affirme Aissa.
Il a fait savoir que des dizaines de kilomètres de filets restent ouverts durant deux mois (mars et avril), jours et nuits et sans contrôle régulier, pour piéger tout oiseau qui passe.
Il lance un cri d’alerte face à la catastrophe écologique qui met en péril la faune qui fréquente les forêts et les montagnes du Cap Bon, notamment de nombreuses espèces protégées.
A l’occasion du démarrage de la campagne de piégeage des éperviers, le 1er mars 2023, il a appelé à l’arrêt immédiat de l’autorisation de l’utilisation de filets de chasse dans la capture des oiseaux pour éviter, “le printemps noir des oiseaux du Cap Bon”.
De son côté, la présidente de la commission nationale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Faouzia Charfi, a tiré la sonnette d’alarme sur la destruction d’une bonne quantité d’oiseaux annuellement au Cap Bon, qui a engendré la détérioration de 68% des rapaces durant les quatre dernières décennies.
Charfi a, à cet effet insisté sur la nécessité de changer les comportements et de sensibiliser sur le danger de ce type de chasse qui devient une source de destruction de milliers d’oiseaux, vu le non respect des conditions de chasse en vigueur, par les chasseurs, et ce à travers l’intensification des spots médiatiques de sensibilisation, en partenariat avec la société civile et les organisations nationales et interrégionales.
La présidente de la commission nationale à incité à mettre à jour les lois régissant l’activité de la chasse qui remontent aux années 70 du dernier siècle, lesquelles ne vont pas de pair avec les exigences actuelles.