La lutte pour l’émancipation de la femme doit pouvoir garantir un ascenseur social et une promotion scientifique “biplace”.
La Délégation de l’Union européenne en Tunisie a célébré, mercredi 8 mars, la Journée internationale pour le droit des femmes de manière valorisante. Une rencontre a été organisée à cette occasion avec des femmes entrepreneures “à l’heure du digital”. Cela a eu lieu à la Cité des sciences, site dédié à la cause.
La Tunisie fait coup double
L’évènement a été adossé à l’initiative européenne “Team Europe”. Celle-ci regroupe plusieurs pays dont la Suède. La présence de la Scandinavie dont le modèle social est pris en référence est la preuve que la lutte pour l’émancipation de la femme se poursuit y compris sous les cieux dits avancés.
La cause progresse, en Tunisie, car elle s’étend aux secteurs les plus avancés de la société, telle la recherche scientifique avec une jonction IT. La Tunisie a embrayé sur cette dynamique et la lutte pour l’égalité des genres est devenue une composante génétique dans la société tunisienne.
Le pays célèbre la femme, trait d’exception, deux fois par an, soit le 8 mars et le 13 août, journée fériée, faut-il le rappeler, date de parution du Code du Statut Personnel (CSP).
En pointe dans la course au savoir
Après avoir investi les champs traditionnels, la femme tunisienne se met en pointe dans les domaines dits réservés notamment celui de la recherche avec composante IT. Et de tous temps, la recherche a constitué un ressort de richesse d’avenir et pour l’homme et pour la société dans son ensemble. Il est bien naturel qu’elles s’emploient à y apporter leur empreinte.
Elles étaient dix panélistes méritantes et combattantes. Leurs parcours qu’elles rapportent avec passion étaient loin de la ballade de santé. Leur crédo commun était “ténacité”. Leur consigne conjointe était “témérité”. Leur ligne de conduite était “innovation”. Et en bout de course, elles ont gagné leurs galons et se sont hissées en tête de peloton.
Elles ont ouvert et à la fois balisé le chemin. Désormais, la voie est libre et le critère du genre, n’est plus un obstacle discriminant. Elles ont défoncé les barrières, en signant des records inouïs. La présence féminine dans les cursus universitaires les plus poussés avoisine, dans certaines disciplines phares la proportion de 70%.
De ce fait, la Tunisie se hisse au deuxième rang mondial pour la formation des femmes ingénieures. Bien sûr la coopération européenne a apporté son lot de mécanismes appropriés. L’initiative H2020 a été d’une grande opportunité en proposant des financements appropriés dans des champs de recherche étendus et variés.
Transcender le plafond de verre
L’acharnement des Tunisiennes entrepreneures à investir les domaines spécialisés est spectaculaire. Dans leurs récits, elles racontent avoir trouvé la voie pour s’affranchir du tutorat paternel, du mandarinat des patrons, des résistances en toutes formes. Même en situation de pouvoir, il leur a été difficile de faire évoluer l’orthographe de la fonction. Passer de “chef” de service à “cheffe” de service s’est fait par un épisode de lutte.
Pareil en ménage où elles ont pu évoluer, à la force de leur intelligence, vers le statut de co-cheffe de famille. Comme elles l’ont démontré, elles gardent leurs idées en place et leur idéal au plus haut.
La morale de l’histoire est qu’après que les femmes ont abattu le plafond de verre, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête ! Voilà une victoire qui ne manque pas de genre.