Plusieurs solutions réalistes et efficaces sont aujourd’hui à portée de main, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour nous adapter au changement climatique d’origine humaine, ont souligné les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans leur dernier rapport, rendu public, lundi 20 mars 2023.
Ces experts, qui avaient affirmé, en 2018, que limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C constituait un défi inédit, reconnaissent que ce défi a pris encore plus d’ampleur, cinq ans plus tard, du fait de l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre. Mais, un avenir durable et vivable pour tous est encore possible, selon eux.
“Une action climatique équitable et efficace portée à l’échelle planétaire réduira non seulement les pertes et les dommages infligés à la nature et aux populations, mais nous apportera aussi d’autres avantages”, a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC.
“Ce Rapport de synthèse fait ressortir que des mesures plus ambitieuses s’imposent de toute urgence et que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir durable et vivable à toute la planète”, a-t-il dit.
Il faut diminuer les émissions de 50%, d’ici 2030
Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous devons diminuer les émissions dès aujourd’hui et les réduire de près de 50 % d’ici à 2030, recommande les experts du GIEC. La solution réside dans l’instauration d’un développement résilient au changement climatique.
Il s’agit d’intégrer les mesures d’adaptation au changement climatique et les mesures permettant de réduire ou d’éviter les émissions de gaz à effet de serre, en optant pour des méthodes qui nous offrent d’autres avantages.
Par exemple, l’accès à des énergies et technologies propres est favorable à la santé, en particulier pour les femmes et les enfants. De même, l’électrification à faible émission de carbone ainsi que les déplacements à pied, à bicyclette et en transport public assainissent l’air, améliorent la santé, créent des emplois et favorisent l’équité. Ainsi, à elles seules, les économies de santé publique réalisées grâce à l’amélioration de la qualité de l’air seraient à peu près égales, ou peut-être même supérieures, au coût de la réduction ou de la suppression des émissions.
Or, plus la planète se réchauffe, plus l’instauration d’un développement résilient devient complexe. “Les choix que nous opérerons au cours des prochaines années seront décisifs pour notre avenir et celui des générations futures”, estiment les scientifiques qui suivent l’évolution du climat.
Pour porter leurs fruits, ces choix doivent s’ancrer dans nos diverses valeurs, perspectives et connaissances, qui comportent les connaissances scientifiques, les connaissances autochtones et les connaissances locales. Cette approche facilitera l’instauration d’un développement résilient au climat, de même que l’adoption de solutions adaptées aux sociétés.