Une étude sur la transition numérique à l’horizon 2050 de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), présentée mardi 21 mars 2023 lors d’une conférence à Dar Dhiafa à Carthage, prévoit une accélération de la transition numérique par un changement d’attitude de la part des acteurs économiques et une résorption des fractures numériques, ce qui permettra au secteur numérique de prendre le leadership dans la spécialisation internationale de la Tunisie et devenir un hub numérique.
Basée sur un scénario souhaitable et réalisable intitulé “une transformation digitale pleine et réussie”, cette étude prévoit un décollage des investissements en matière d’infrastructures numériques, grâce aux efforts conjugués des acteurs publics et privés, et à une amélioration sensible de l’activité économique et des finances publiques, ce qui conduit à une forte croissance en Tunisie sur une longue période.
A cet effet, le pays bénéficie des évolutions technologiques et d’un changement de paradigme au niveau international rendant les dépenses d’infrastructures moins chères et plus adaptées.
Ainsi, la Tunisie adoptera avec un grand succès la 5G, la 6G et les générations d’après en matière de téléphonie mobile et de standards de communication.
Le taux de pénétration de la fibre optique est fortement amélioré et les connexions à haut débit sont augmentées. Le pourcentage du total des connexions à haut débit en fibre optique se situerait entre 20% et 25% (actuellement le chiffre est 2,47%).
De même, les capacités non exploitées des entreprises telles que la SNCFT permettent de fournir au pays la fibre optique pour les régions enclavées, et cela après la relance du programme “Rail Tunisia” permettant de doubler le nombre de kilomètres de rails en service.
La pénétration du haut débit fixe se situera entre 25 et 30 connexions pour 100 habitants
Selon ce scénario, un accord entre les acteurs de l’écosystème est trouvé pour améliorer l’investissement dans les infrastructures, ce qui permet aux opérateurs de bénéficier d’économies d’échelle et d’améliorer les connexions avec le reste des pays voisins et de proposer des offres de plus en plus attractives et à faible coût pour les citoyens.
Le débit et la qualité de la connectivité s’améliorent en Tunisie. En termes relatifs, les prix de l’abonnement et des communications diminuent fortement avec une amélioration des services.
Grâce aux efforts dans les infrastructures, les fractures des équipements et des usages sont complètement résorbées. La pénétration du haut débit fixe se situera entre 25 et 30 connexions pour 100 habitants (actuellement ce chiffre est de 12,66 connexions pour 100 habitants).
Impact de la transition numérique sur le capital humain et la capacité d’absorption technologique
D’après cette étude réalisée en partenariat avec la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung (KAS), le retour d’une forte croissance et l’amélioration des finances publiques conduisent la Tunisie à renforcer ses programmes de digitalisation de l’éducation, de la culture, de la science et de la santé.
Les investissements dans le capital humain privés et publics décollent et ceux dans le socle initial des compétences numériques s’améliorent fortement. La culture numérique devient un préalable à la citoyenneté et l’Etat assure une formation minimale pour toute la population pour permettre la e-inclusion.
La qualité de l’éducation s’améliorant, le pays devient compétitif sur tous les niveaux de l’éducation (primaire, secondaire et supérieure). Les programmes spécifiques visant les enseignants (amélioration de leurs conditions et de leurs compétences) donnent leurs fruits et les nouvelles générations d’élèves ont de meilleures performances scolaires et universitaires (selon les classifications internationales).
le retour d’une forte croissance et l’amélioration des finances publiques conduisent la Tunisie à renforcer ses programmes de digitalisation de l’éducation
Les conditions matérielles des écoles et des institutions d’éducation s’améliorent également et les investissements technologiques sont de plus en plus importants.
Le secteur de l’éducation renoue avec un dialogue constructif et les états généraux de l’éducation permettent de saisir les nouvelles aspirations de la société. L’amélioration des compétences et des investissements en éducation conduit à une exportation importante de talents.
La Tunisie devient un pôle d’une migration circulaire et attire de plus en plus de profils de haut niveau améliorant la disponibilité de talents et leur variété. Ce contexte amène plusieurs entreprises à réaliser des investissements directs importants en Tunisie.