Le Wali de Bank Al-Maghrib (c’est-à-dire la Banque centrale du Royaume chérifien), Abdellatif Jouahri, ne va pas par quatre chemins : « le Maroc accuse un retard important sur le plan des fintechs ».
Il appelle « à un changement de culture pour développer l’écosystème des fintechs qui joue un rôle déterminant dans le domaine de l’inclusion financière ».
C’était lors d’un point de presse tenu avec la mandataire spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement (UNSGSA), la Reine Máxima des Pays-Bas, rapporte MAP.
Pour ce faire, Jouahri rappelle que la Banque centrale a créé un guichet unique pour recevoir les fintechs, les aider, les conseiller et suivre leurs relations avec le système bancaire.
A ceci s’ajoutent d’autres mesures incitatives mises en œuvre par le gouvernement pour promouvoir le secteur financier, rappelle-t-il, ajoutant que « la Banque centrale ne ménage aucun effort pour collaborer avec d’autres institutions pour la promotion des fintechs, notamment la Caisse de dépôt et de garantie (CDG), le ministère chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative et l’Agence de développement digitale ».
L’objectif est de converger les efforts des parties prenantes, chacune dans son domaine, pour faire naître un écosystème de fintechs qui puisse rattraper le retard du Maroc, et par la même occasion faire un benchmark qui va être utile, de façon à bien déterminer les incitations pour que ce système réussisse le plus rapidement possible, explique le patron de la Bank Al-Maghrib.
Pour Jouahri, « le mobile Banking permet des transactions plus sécurisées, plus rapides et moins coûteuses », alors que le cash « favorise le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux, d’où l’intérêt d’opter pour le digital », en versant par exemple les aides sociales aux familles nécessiteuses via le canal digital.
Et en la matière, il relève que « le Maroc est l’un des pays les plus dépendants du cash ». Et ce même s’il existe quelques réussites dans le secteur de l’éducation, par exemple.