Les plusieurs décennies de progrès qui ont entraîné une augmentation de l’espérance de vie en Afrique laissent désormais place à l’inquiétude en matière sanitaire. C’est ce que révèle un rapport de l’Organisation mondiale de la santé.
En effet, « les responsables de la santé s’inquiètent surtout de l’augmentation dangereuse de l’incidence du diabète, de l’hypertension et autres maladies non transmissibles ». Ils font état aussi de la hausse de la consommation d’alcool et de tabac dans tous les pays d’Afrique subsaharienne, alors que systèmes de santé ne parviennent pas à répondre à ces nouveaux besoins, rapporte “Génération Sans Tabac“.
Mais l’Afrique aurait les taux de prévalence du tabagisme les plus bas du monde, mais pas pour longtemps. Les spécialistes indiquent le nombre de fumeurs dans les pays africains devrait augmenter «… en raison de la croissance rapide de la population et des efforts de marketing intensifs déployés par l’industrie du tabac ».
Autres causes
Il faut y ajouter l’urbanisation rapide et l’augmentation des modes de vie sédentaires comme causes de la progression des maladies non transmissibles.
En cause, les maladies non-transmissibles, entre autres le diabète et l’hypertension, qui connaissent une augmentation rapide dans les pays subsahariens, mais le comble est que ces affections ne sont pas ou en tout cas rarement diagnostiquées ou traitées. Elles occuperaient la moitié des lits d’hôpitaux certains pays d’Afrique, à l’instar du Kenya, où « 80% des décès dus à des maladies non transmissibles sont dus à des causes évitables comme le tabac, l’alcool ou une mauvaise alimentation ».
Démission des Etats
Or, des succès remportés dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et d’autres maladies infectieuses mortelles, ainsi que l’expansion des services essentiels, ont servi d’exemple à certains pays d’Afrique subsaharienne pour réaliser d’importants progrès en matière d’espérance de vie…
Ainsi, «…10 années supplémentaires d’espérance de vie de qualité ont ainsi été gagnées, soit l’amélioration la plus importante au monde », rappelle l’OMS.
Toujours selon le rapport de l’OMS, «… le dépistage systématique de maladies telles que l’hypertension artérielle est rare en Afrique, les taux de diagnostic sont faibles et les soins ne sont souvent disponibles que dans les centres spécialisés des zones urbaines. Le public et les agents de santé ne sont pas toujours sensibilisés aux symptômes liés à ces maladies ».
Tout ceci s’accompagne aussi de l’augmentation de la paupérisation de la population, parce que dans beaucoup de pays il manque de plan de développement socioéconomique inclusif.