La société civile tunisienne continuera à faire pression pour l’application des conventions relatives aux droits de l’Homme, le droit à un procès équitable et la garantie de la liberté d’expression en particulier. C’est ce qu’a déclaré, mardi 28 mars 2023, Wahid Ferchichi, membre de l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI).
S’exprimant lors d’une conférence de presse sur l’état des libertés en Tunisie, Ferchichi a affirmé que notre pays a rejeté plusieurs recommandations relatives aux droits humains et en a émis des réserves sur d’autres qui concernent les libertés individuelles et les procès d’opinion.
Sur un total de 282 conventions, la Tunisie n’en a approuvé que 192 se rapportant aux droits humains dans leur acception globale y compris les droits économiques et sociaux, a-t-il précisé.
Selon lui, la Tunisie avait seulement ratifié les recommandations générales mais a refusé de ratifier les droits des homosexuels, ainsi que d’annuler le décret loi n°54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les crimes de communication et d’information.
La Tunisie a aussi refusé de ratifier l’accord d’Istanbul relatif à la violence domestique, a-t-il ajouté, soulignant que notre pays s’oriente vers davantage de fermeture dans ce domaine.
Il estime que la réponse de la Tunisie aux recommandations onusiennes, lors de la présentation du “Rapport national sur l’état des libertés” devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève, reflétait une ” politique de procrastination “, notamment en ce qui concerne l’amendement du code pénal qui comporte plusieurs violations du droit à un procès équitable.
Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi, a, pour sa part, indiqué que la Tunisie connaît plusieurs actes de répression qui ont touché plusieurs journalistes, soulignant la nécessité de protéger la liberté d’expression devant ” les menaces ” ciblant le secteur.
Des composantes de la société civile ont annoncé, mardi 28 mars 2023, le lancement d’une campagne de solidarité avec Bochra Belhaj Hmida, citée dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat, et ce parallèlement avec la présentation du rapport périodique global concernant la situation des droits et des libertés en Tunisie.
De son côté, la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Neila Zoghlami, considère que les poursuites visant Chaima Ben Aissa (membre du Front de salut) et l’avocate et activiste des droits humains, Bochra Belhaj Hmida, constituent une atteinte à l’action politique.
La présidente de l’ATFD souligne que le patriotisme et le riche parcours militant de Bochra Belhaj Hmida réfutent radicalement son implication dans des affaires nuisant à la sécurité de l’Etat.
La conférence a été organisée par l’ADLI, l’association Mawjoudin (pour la défense des droits des minorités marginalisées en Tunisie), le Réseau Euro-Méditerranéen (REM) et Fondation Friedrich-Ebert.
A l’issue de la conférence de presse qui s’est tenue au siège du Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT), des journalistes et membres de la société civile ont observé un rassemblement de solidarité avec les personnes arrêtées dans l’affaire dite de “complot contre la sureté de l’Etat”.
Une campagne de solidarité avec Bochra Belhaj Hmida a été lancée en parallèle. Dans une déclaration, l’ATFD a appelé à mettre fin aux campagnes attentatoires ciblant ses militants, affirmant son entière solidarité avec la militante et ancienne présidente de l’association, Bochra Belhaj Hmida.