Spécialiste des migrations dans les universités de Sousse et de Sfax, Hassen Boubakri, a indiqué que la Tunisie pourrait demander à l’Union européenne de fournir des financements pour assurer la prise en charge et le retour des migrants étrangers interceptés au large des côtes, dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière.

Il a souligné que le nombre de migrants interceptés par les garde-côtes et les brigades maritimes s’élève à 30 000 en 2022, dont 15 000 sont originaires d’Afrique subsaharienne et les autres des Tunisiens.

Le phénomène du flux migratoire irrégulier a donné lieu à une migration mixte composée de Tunisiens et de migrants subsahariens, a-t-il ajouté, assurant que notre pays n’est pas doté de moyens nécessaires pour assurer l’encadrement, la prise en charge et l’hébergement des migrants ni leur rapatriement vers leur pays d’origine.

Boubakri a affirmé que les pays européens du nord de la Méditerranée, notamment l’Italie et la France, sont appelés à fournir des financements à la Tunisie en contrepartie des efforts consentis pour le traitement de ce dossier.

Il a noté que l’interception des embarcations des migrants au large des côtes tunisiennes ne fait qu’aggraver leur situation, ajoutant que les pays européens doivent assumer leur responsabilité et appuyer les efforts de la Tunisie dans le cadre des conventions relatives à la lutte contre la migration irrégulière et le franchissement illicite des frontières.

Par ailleurs, il dit refuser de la décision d’imposer un visa aux migrants subsahariens, rappelant que cette mesure pourrait altérer les relations diplomatiques et économiques établies entre la Tunisie et les pays d’Afrique au sud du Sahara.

Mais en quoi les pays européens sont-ils responsables dans cette histoire, serions-nous tentés de demander.