Premier invité du Podcast MTH Business, Safouane BEN AISSA, Professeur en économie à l’Université Tunis El Manar, il est également consultant Director of advisory department (Strategy & Studies) chez KPMG Tunisia & Libya.

NEW DEALDans ce 1er épisode du Podcast nous relançons, avec Safouene Ben Aissa, le débat sur le Prêt du FMI, une opportunité de relance ou un cadeau empoisonné ?

La Tunisie cherche actuellement à obtenir un prêt du FMI, mais pour cela, elle doit répondre à certaines conditions. L’amendement de la loi 89-9 est nécessaire, mais cela nécessite également une forte volonté politique et une adhésion des acteurs sociaux pour entamer une restructuration sérieuse des entreprises publiques.

En Tunisie, le plus grand souci est le manque de croissance économique, mais la relance est possible. Par exemple, la remise en marche de l’outil de production de phosphate à hauteur des quantités avant 2011 peut aider à stimuler l’économie. Toutefois, il est également essentiel de préparer les facteurs de réussite pour la relocalisation régionale, qui est une opportunité vitale.

La loi de finance 2023 prévoit une réduction progressive de la compensation. Le Maroc a rapidement mis fin à la compensation, mais la Tunisie continue de souffrir du “syndrome du pain”

Il est important de noter que la Tunisie doit également s’adapter à l’évolution de la chaîne de valeurs mondiales. Le cloisonnement sectoriel a atteint ses limites, et il est temps de prendre en considération une dimension spatiale pour une démarche pluridimensionnelle. Cela peut inclure des domaines tels que le tourisme écologique, circulaire, ainsi que l’entreprenariat social et solidaire.

Dans ce processus, il est essentiel que l’État et le gouvernement tunisiens impliquent les associations et les organisations non gouvernementales pour asseoir une vision commune et mettre en place une nouvelle construction. En fin de compte, la Tunisie doit préparer un matelas social pour accompagner ces réformes.

Un accord entre l’Angleterre et la Tunisie pour un investissement de 3 milliards de livres pour produire 1,5 gigawatts d’énergie solaire dans le Sahara et construire une ligne sous-marine pour transporter l’électricité sans passer par la STEG

Le FMI peut aider la Tunisie en offrant un taux d’intérêt avantageux, mais cela ne résoudra pas tous les problèmes. Il est important que le gouvernement tunisien prenne des mesures pour améliorer la gouvernance publique, permettant une plus grande liberté d’action pour les gestionnaires et une nouvelle culture de prise de décision.

En outre, la Tunisie doit également envisager des solutions créatives, telles que des joint-ventures avec des compagnies étrangères plutôt que de simplement vendre des entreprises publiques.

Depuis 2011, l’État a obtenu un financement bancaire de 30 milliards de dinars.

Enfin, il est essentiel de souligner que la Tunisie peut tirer des leçons de pays similaires comme l’Égypte, qui a pris des risques pour libérer sa monnaie et a investi massivement dans l’infrastructure. La Tunisie a également signé un accord d’investissement important avec l’Angleterre pour produire de l’électricité au Sahara et éviter la Steg.

En conclusion, la Tunisie doit faire preuve d’une grande détermination pour surmonter les défis économiques actuels. Cependant, il est important de se rappeler que le désespoir n’est pas tunisien et que des moments de joie remplaceront les moments difficiles.

En partenariat avec MTH, webmanagercenter.com (WMC) publiera tous les lundi matin le dernier épisode du Podcast NEW DEAL animé par Abdelaziz Dargouth.