Après la sortie du film documentaire “Je reviendrai là-bas” réalisé par Yessine Redissi, le chanteur, auteur, compositeur et interprète Slim Ben Ammar prolonge l’hommage à la mémoire de l’auteur-compositeur-interprète franco-tunisien Henri Tibi, allant en musique sur les traces d’un troubadour oublié, une star éphémère dans la Goulette des années 60, devenu chanteur de rue à Bensancon, avec son album de reprises “Grappe de jujubes” (sortie prévue pour mai), et ce le vendredi 14 avril à 21h à l’Institut français de Tunisie, lors d’une soirée programmée dans le cadre de “Layali Ramadan” de l’IFT.
Il présentera en avant-première ses compositions, des réarrangements des titres d’Henri Tibi retravaillés avec le guitariste Mondher Falleh, Bilel Ben Mansour à la batterie, Raffet Zoghlami (bass), Adam Ben Salah (clavier), Chiheb Baazaoui (instruments à vent) et Aziz Belhani à la percussion et produits par Wild Tunes Production.
10 chansons remises au goût du jour, réarrangées et désormais figées pour l’éternité, de l’incontournable “La Goulette” à la mélancolique “Je rêve”, en passant par la douloureuse “Tunis ma verte” ou la joyeuse “L’ami Sarfat”, l’album est un voyage à la découverte en musique du destin hors du commun d’Henri Tibi et celui d’une Tunisie joyeuse, plurielle et colorée.
A la fin des années 2000, les vidéos d’un vieil homme à la longue barbe blanche chantant son amour pour Tunis dans les rue de Besançon circulent en Tunisie. Bouleversés par ses chansons, le réalisateur Yassine Redissi et le chanteur Slim Ben Ammar entament une longue quête sur les traces laissées par ce vieux chanteur exilé afin de tirer sa mémoire de l’oubli. Vivant d’amitiés et de bains de mers, de citronnades et de croquants aux amandes, Henri Tibi fut longtemps une figure mythique des étés passés à La Goulette, dont il chantera toute sa vie la douceur, avant de se résigner à l’exil.
Retrouvant ses amis, la maisonnette isolée dans laquelle il a fini sa vie et les centaines de photos qu’il a faites de Tunis et sa banlieue côtière, les deux jeunes Tunisiens exhument tout un pan de l’histoire récente de la Tunisie et sa part juive largement oubliée, tout en redonnant vie à l’âme de cet homme libre et insaisissable, en essayant de réhabiliter la discographie oubliée, entièrement dédiée à l’amour de son pays natal.
“Je Reviendrai Là-Bas” a fait sa première mondiale à la 44ème édition du Festival international du film du Caire (CIFF, 13-22 novembre 2022). En Egypte, il a eu une mention spéciale du jury de la section “Horizons du cinéma arabe” du CIFF. Il a récemment eu le prix du meilleur réalisateur de film documentaire au Berlin Indie Film Festival (Allemagne). Après avoir été sélectionné au Madrid Indie film Festival (Espagne), ce film est actuellement nominé au Montreal Independant film festival (Canada) et au Hollyood Arab film Festival (HAFF) qui aura lieu fin avril dans la capitale mondiale du cinéma.