Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, s’est entretenu lundi, avec son homologue syrien, Faysal al-Miqdad, qui effectue une visite officielle de trois jours en Tunisie.
Cette visite, qui intervient à l’invitation de Nabil Ammar, est la première d’un responsable du régime syrien en Tunisie depuis la suspension des relations diplomatiques entre les deux pays en février 2012, suite à une décision de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie.
Selon un communiqué du département des Affaires étrangères, la visite s’inscrit dans le cadre du rétablissement des relations bilatérales entre les deux pays.
La Tunisie a annoncé récemment la décision de la Syrie de rouvrir l’ambassade de Damas à Tunis et de nommer un ambassadeur à sa tête, rappelle-t-on.
De son côté, le président de la République, Kaïs Saïed, avait ordonné, le 3 avril, de nommer un ambassadeur de Tunisie en Syrie.
En février dernier, Saïed avait annoncé la décision d’élever le niveau de la représentation diplomatique tunisienne à Damas, tout en soulignant que la crise du régime de Bachar Al-Assad est une affaire interne qui concerne seulement le peuple syrien.
L’agence TAP présente ci-dessous les principaux événements ayant marqué les relations tuniso-syriennes après la Révolution du 14 janvier 2011.
12 juin 2011 : le président de la République par intérim, Fouad Mebazaâ, reçoit au Palais de Carthage l’ambassadeur de Syrie à Tunis, Fayçal Allouni, venu lui rendre une visite d’adieu à l’occasion de la fin de sa mission en Tunisie.
11 août 2011 : Le ministère tunisien des Affaires étrangères appelle le gouvernement syrien et les partis de l’opposition ainsi que les composantes de la société civile à un dialogue national visant à répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien frère.
17 août 2011 : La Tunisie rappelle son ambassadeur à Damas pour consultation sur “les graves développements en Syrie”.
17, 18 et 19 décembre 2011 : Tunis abrite le premier congrès du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants politiques en Syrie s’opposant au régime d’al- Assad. Plus de 200 figures de l’opposition syrienne prennent part à ce congrès.
4 février 2012 : Adnène Manser, porte-parole du président de la République par intérim Moncef Marzouki, annonce que la Tunisie s’apprête à expulser l’ambassadeur de Syrie de Tunis.
6 février 2012 : Les diplomates tunisiens accrédités en Syrie quittent Damas, à la demande des autorités tunisiennes.
24 février 2012: Tunis abrite le premier congrès international des amis du peuple syrien qui reconnaît la légitimité du Conseil national syrien, en tant que représentant légal des Syriens.
Des représentants de 70 pays ont assisté au congrès, dont Hilary Clinton, alors secrétaire d’Etat des Etats-Unis.
28 février 2012 : La Tunisie se prononce pour l’octroi de l’asile politique au président syrien Bachar al-Assad et aux membres de sa famille s’il accepte de quitter le pouvoir, selon Adnène Mancer.
28 août 2012: Adnène Mancer appelle à soumettre à la Cour pénale internationale le dossier du président syrien Bachar al-Assad ainsi que les dossiers des personnes impliquées dans les massacres commis contre les Syriens.
22 avril 2013 : Le ministère des Affaires étrangères renforce la représentation diplomatique tunisienne dans la capitale du Liban, Beyrouth, en vue de consacrer une partie des services consulaires au profit de la communauté tunisienne établie en Syrie.
2 avril 2015: Le ministre tunisien des Affaires étrangères (à l’époque du président Béji Caïd Essebsi), Taïeb Baccouche, annonce que “Les relations avec la la Syrie seront rétablies progressivement”. Baccouche souligne que la partie syrienne s’est prononcée favorablement à la demande tunisienne de rétablir les relations bilatérales.
24 juillet 2015: Le ministère des Affaires étrangères procède à la nomination d’un consul général de Tunisie à Damas.
14 septembre 2015: le secrétaire d’Etat à la Migration et de l’Intégration sociale, Belgacem Sabri, assure que quelques 4 mille réfugiés syriens sont établis en Tunisie.
23 septembre 2015: Les difficultés sociales et éonomiques auxquelles font face les réfugiés syriens en Tunisie au centre d’un entretien entre le secrétaire d’Etat, Belgacem Sabri, et le président de l’association de la communauté syrienne en Tunisie. Cette association a vu le jour en 2014.
31 janvier 2017: Le Parlement tunisien décide de former une commission chargée d’enquêter sur des réseaux impliqués dans la mobilisation et l’envoi de jeunes tunisiens vers les foyers de tensions en Syrie et en Irak.
Mars 2017: Des parlementaires tunisiens effectuent une visite en Syrie. Ils ont soumis, au nom de leurs groupes politiques, un projet de motion visant à rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays.
Ces députés appartiennent à quatre partis politiques, à savoir Machrou Tounes, le Front populaire, Afek Tounes et l’Union patriotique libre.
24 juillet 2017: Le Parlement rejette, en plénière, ledit projet de motion.
19 décembre 2022: Le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme émet un mandat de dépôt contre le leader du mouvement Ennahdha, Ali Laârayedh (chef du gouvernement entre mars 2013 et janvier 2014), dans le cadre de l’affaire relative à l’envoi de jeunes tunisiens vers les foyers de tension.