La ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Amel Belhaj Moussa, annonce le lancement, dans les prochains jours, du document référentiel de la prise en charge des enfants rapatriés des zones de conflit.
” Ce document a pour but de coordonner les efforts entre les différentes institutions concernées par l’intervention, et à définir les rôles de chaque intervenant dans le processus d’intégration des enfants rapatriés afin de faciliter leur réinsertion et ce, dans le cadre d’une vision cohérente et scientifique “, a-t-elle souligné lors d’une cérémonie organisée à Tunis, mardi 25 avril 2023, pour annoncer le lancement du document référentiel.
Elle fait état de l’élaboration de ce document qui a été réalisé en partenariat avec le bureau du Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) en Tunisie, les différents départements ministériels concernés et des représentants de la société civile, et qui a démarré depuis 2018 avec le rapatriement du premier groupe d’enfants tunisiens des zones de conflit.
Dans ce contexte, la ministre a rappelé que la Tunisie a réussi ces dernières années à rapatrier 51 enfants des zones de conflit, dont 16 filles et 35 garçons, dont l’âge varie entre 5 et 17 ans, soulignant que 41 d’entre eux ont été inscrits dans les écoles primaires, 3 dans les jardins d’enfants publics et 7 dans les institutions de formation professionnelle.
Moussa assure que ces enfants ont également été intégrés dans leurs familles élargies en application des décisions des juges de la famille et ont bénéficié d’une assistance psychologique et sociale.
La ministre a ajouté que les services de son département ont reçu, à ce jour, 120 demandes provenant principalement de grands-parents installés dans différentes régions du pays et qui revendiquent le rapatriement de leurs enfants des zones de conflit.
Elle a, à cet effet, souligné le souci d’accélérer les procédures de rapatriement et la garantie des bonnes conditions de prise en charge et de réintégration, et ce en application des articles 31 et 52 de la Constitution tunisienne et du protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.
Amel Belhaj Moussa a indiqué, dans le cadre de l’élaboration du document référentiel, que 4 ateliers ont été organisés à Tunis, Kairouan, Sfax et Nabeul entre juin 2021 et juin 2022 pour évaluer les difficultés et examiner les moyens de prise en charge.
Pour sa part, Neila Fekih, vice-présidente de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme (CNLCT), a indiqué que la commission, en tant que structure majeure de coordination dans le domaine de la prévention de l’extrémisme violent, a organisé, sur une période de 5 ans, une série de stages de formation au profit de 180 intervenants afin de renforcer leurs capacités et compétences en matière de prise en charge.
La responsable a souligné l’importance de faire bénéficier le maximum d’intervenants des stages de formation afin d’assurer l’efficacité de la prise en charge.
De son côté, Makram Jelassi, responsable au ministère de la Justice, a déclaré que le retour des enfants avec leurs mères des zones de conflit est une préoccupation importante dans divers pays du monde en raison de la double vulnérabilité de ce groupe d’enfants qui ont suivi une formation au combat et au maniement des armes, rappelant que la majorité de ces enfants nés dans les zones de conflit n’ont pas de certificats de naissance.
Il a, en outre, souligné l’importance du document référentiel visant à unifier les interventions pour une meilleure prise en charge des enfants rapatriés des zones de conflit.