“L’usage agricole des pesticides est un mal nécessaire”, estime Mohamed Lahbib Ben Jamaa, directeur général de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles au ministère de l’Agriculture lors d’un colloque national sur l’état des lieux des méthodes de lutte utilisées en Tunisie, organisé récemment à Tunis.
“Sans eux, la moitié des récoltes serait perdue, la qualité sanitaire des denrées agricoles serait compromise et l’on ne pourrait pas répondre à la demande alimentaire mondiale”, a-t-il ajouté.
Mieux, poursuit-il, dans leurs diversités, que ce soit les produits insecticides, fongicides, herbicides ou autres, ceux-ci ont pour rôle de permettre de sécuriser les récoltes, préserver la qualité des récoltes et protéger les cultures contre leurs bio-agresseurs. ” Si rien n’est fait, pas de produits agricoles. Pas moyen de préserver les récoltes et de protéger les cultures contre les agresseurs biologiques tels que les ravageurs, et insectes parasites “.
Cette problématique majeure a été débattue durant ce colloque et des pistes de réflexion ont été suivies sur la remise en question de l’utilisation non rationnelle des pesticides et la nécessaire prise de conscience des risques qu’ils peuvent générer pour l’environnement, voire pour la santé de l’homme et sur le développement durable.
En Tunisie, l’utilisation des pesticides est règlementée suite à la loi 92-72 du 3 août 1992, portant sur l’organisation de la protection des végétaux. Le premier article porte sur l’obligation d’une homologation ou d’une autorisation provisoire de vente pour tout pesticide à usage agricole avant d’être commercialisé ou utilisé.
Le deuxième (Art.17) est relatif à l’obligation d’une autorisation préalable du ministère chargé de l’agriculture pour toute activité concernant le secteur des pesticides à usage agricole (agrément).
Il convient aussi de souligner l’obligation de répondre aux dispositions d’un cahier des charges pour tout usager, pour l’importation, pour les opérations de stockage, pour la distribution et la mise en vente.
Le pays est admis pour le recours aux méthodes de lutte alternatives à l’utilisation des pesticides conventionnels en tant que principal levier de la sécurité alimentaire, la santé du consommateur et le respect de l’environnement.
Aussi, la Direction générale de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles, promeut des méthodes de lutte préventives afin de réduire les effets néfastes des pesticides. Il s’agit de promouvoir l’approche agroécologique et la lutte intégrée contre les ennemis des cultures pour assurer une agriculture durable.
Une pléiade d’experts, de hauts cadres du ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, des scientifiques et universitaires de haut niveau ont pris part à ce colloque national afin de rendre compte de l’état des lieux des méthodes de lutte utilisées en Tunisie.
La finalité étant de définir les approches et méthodes de lutte alternatives, identifier les filières prioritaires où l’utilisation des pesticides est importante et répondre à l’objectif du projet “Appui aux services de contrôles officiels des produits animaux et végétaux” financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la FAO, en partenariat avec la Direction générale de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles (DGSVCIA).