Après sa sortie en salle en France le 1er mars 2023, “Le barrage”, premier long-métrage naviguant entre fiction et documentaire de l’artiste plasticien et réalisateur libanais, Ali Cherri, sera projeté en première au CinéMadart le 3 mai 2023, informe Hakka Distribution.
La projection de cette co-production (Liban-France-Soudan-Allemagne-Serbie-Qatar) aura lieu en présence du réalisateur, Ali Cherri, et du producteur associé et directeur artistique du Festival international du film de Marrakech au CinéMadart, Rémi Bonhomme, le mercredi 3 mai à 19h30 et sera suivie d’un débat.
Autour des “Pouvoirs mystérieux de l’eau”, “Le barrage” ayant bénéficié de l’Aide aux cinémas du monde (ACM) cogérée par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC, France) et l’Institut français (IF), est présenté comme un film de fiction “poétique, hypnotique et puissant” où le réalisateur pose sa caméra au Soudan, sur les bords du Nil, à proximité du barrage de Merowe.
On suit la vie quotidienne des travailleurs d’une briqueterie avec en toile de fond les manifestations contre la dictature d’Omar al-Bashir. Le protagoniste, Maher, travaille dans une briqueterie traditionnelle alimentée par les eaux du Nil. Alors que les Soudanais se soulèvent pour réclamer leur liberté, sa création semble prendre vie… Lui il s’aventure en secret dans le désert, pour bâtir une mystérieuse construction faite de boue. Le pouvoir de l’imaginaire lui permet d’échapper à son travail d’esclave et de s’éloigner de la lourde situation politique et sociale de son pays (Synopsis).
Sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes, Festival de Cannes 2022 et à la compétition fiction du 21ème festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH, Genève 10-19 mars 2023), ce film, qui sera en salles en Tunisie à partir du 3 mai 2023, est considéré parmi les films singuliers par leurs formes, leur système de narration, mais aussi par leur mode de production et de diffusion.
Lauréat du “Lion d’argent” de la Biennale de Venise en 2022, Ali Cherri se distingue par un travail qui questionne la construction des récits historiques au travers de films, vidéos, sculptures et installations. Les motifs du traumatisme et de la ruine sont récurrents dans son œuvre où matériaux telluriques et objets archéologiques s’agencent, s’opposent ou se dégradent pour faire rejaillir les traces du passé.
Dans “Trembling Landscapes” (paysages tremblants, 2014-2016), il met en évidence les lignes de faille qui ont entraîné des tremblements de terre catastrophiques, en juxtaposant une série de cartes aériennes de Beyrouth, Alger, Damas, Erbil, La Mecque et Téhéran, avec des exemples de troubles politiques.
En 2017, pour “Somniculus”, il filme des galeries désertes de musées parisiens et met en lumière les rapports qu’entretiennent les objets exposés et la société qui les entoure. Récemment invité en résidence à la National Gallery de Londres, il s’est intéressé à des peintures victimes de dégradation, les envisageant comme des corps blessés.