Vingt-six (26) tortues aquatiques d’eau douce du barrage “Oued Chiba” à Nabeul (nord-est de la Tunisie), signalées en détresse en raison de la sécheresse, viennent d’être secourues et transférées vers un point d’eau naturel avoisinant le barrage.
L’opération de sauvetage a été menée, samedi 29 avril 2023, par une équipe de chercheurs de l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM), de responsables du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et des membres de l’Association de protection du littoral à Maâmoura (APLM).
“Ces tortues appartiennent à l’espèce Emyde lépreuse présente dans les pays du bassin Méditerranéen. Celle-ci a été classée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature vulnérable à l’échelle européenne, dans la mesure où elle a presque disparu dans cette région du monde”, a expliqué Mohamed El Benney, membre de l’APLM.
“La plupart des tortues de cette espèce se trouvent aujourd’hui en Tunisie. Cependant, elles restent menacées d’extinction en raison des changements climatiques qui ont entraîné l’assèchement des barrages dans le pays. D’ailleurs, dix tortues ont péri et n’ont pas pu être sauvées”, regrette-t-il.
Une espèce indispensable à l’équilibre des écosystèmes
Mohamed El Benney a ajouté que les autorités ainsi que les experts de l’INSTM et les membres de son association continueront à assurer un suivi scientifique et technique afin de préserver cette espèce qui reste “indispensable à l’équilibre de la nature”, car elle occupe une place prépondérante dans la chaîne alimentaire.
La Tunisie connaît sa quatrième année de sécheresse. Le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale n’a pas dépassé 30% durant la période allant du 1er septembre 2022 au 28 avril 2023, selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri).
Face à cette situation, le ministère de l’Agriculture avait décidé, en mars dernier, l’interdiction provisoire de certains usages de l’eau et l’instauration d’un système de rationnement conjoncturel afin de faire face à la pénurie hydrique actuelle dans le pays.
Il est ainsi interdit, et ce jusqu’au mois de septembre, d’utiliser l’eau potable distribuée par les réseaux de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) à des fins agricoles, d’irrigation, de nettoyage des espaces publics et de lavage de voitures.