Il est impératif de rompre avec la torture dans les prisons tunisiennes et dans les centres de détention, a déclaré, mercredi, le président de l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), Chokri Letaief, estimant que cela n’est possible qu’en mettant fin à l’impunité.
L’affaire de l’activiste de gauche, Nabil Barakati, décédé des suites d’actes de torture est encore au même stade depuis plus de 36 ans, a-t-il ajouté.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à l’occasion de la Journée nationale contre la torture (8 mai), il a fait savoir que les actes de torture se poursuivent de nos jours en Tunisie. “En effet, plusieurs cas de décès ont été enregistrés dans des circonstances douteuses, à l’instar de l’affaire Omar Abidi dont les auteurs sont restés impunis”.
Letaief a, toutefois, relevé une importante progression dans le travail des chambres pénales spécialisées dans la justice transitionnelle.
Pour sa part, Ridha Barakati, président de l’Organisation Nabil Barakati, a demandé d’ériger un musée de lutte contre la torture dans la région de Gaâfour où est tombé Nabil Barakati en martyr en 1987, estimant qu’il s’agit d’une requête morale afin de rompre avec ces pratiques.
“Cela peut symboliquement rétablir l’honneur des victimes des anciens régimes, surtout celles décédé sous la torture”, a-t-il dit.
L’OCTT a, par ailleurs, condamné le refus du ministère de l’Intérieur de créer des sites en mémoire des victimes de torture, appelant le gouvernement à mettre en place un plan d’action pour la concrétisation des recommandations du rapport final de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
Ont participé à cette conférence l’OCTT, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), la Coalition tunisienne contre la peine de mort et l’Organisation Nabil Barakati.