Des intervenants, lors d’un débat en ligne sur ” les réserves en devises et la stabilité des dettes”, organisé mardi, ont appelé à œuvrer à augmenter les réserves du pays en devises pour préserver la stabilité du cours du dinar, à travers la rationalisation de l’importation, la promotion de l’exportation et l’incitation des jeunes à l’investissement dans les nouvelles technologies.
Cet appel vient suite aux dernières données publiées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), qui ont montré une régression des réserves en devises, lesquelles (réserves) se sont établies à près de 22 milliards de dinars, soit l’équivalent de 95 jours d’importation, contre 122 jours au cours de la même période de l’année écoulée, a précisé Aymen Harbaoui, modérateur de ce débat organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).
La professeure et chercheuse en Finances, Abir Malki a souligné que le classement de la Tunisie avait influencé la capacité du pays à obtenir des crédits et par conséquent ses avoirs en devises. Malki a appelé à la rationalisation de l’importation et à l’impulsion de l’exportation, notamment avec la poursuite du déficit de la balance commerciale et ses impacts sur la réserve en devise.
Malki a mis l’accent sur la nécessité d’inciter les investisseurs à exporter davantage et les petites et moyennes entreprises à améliorer leurs produits, en s’inspirant de l’expérience marocaine dans ce domaine.
Il s’agit d’accorder une grande importance au produit local, de baisser le coût de production, et d’améliorer la qualité du produit pour garantir la compétitivité des exportations.
L’experte a appelé à la création d’une commission de crise pour prévenir sa survenance et à la mise en place de plans de sauvetage afin d’éviter des réactions précipitées dans le cadre de la garantie de la stabilité économique du pays, car il est un facteur principal d’attraction des investisseurs et favorable à la création d’un climat d’investissement.
Pour ce faire, a-t-elle dit, il faut garantir les facilités nécessaires loin de la bureaucratie, un obstacle à l’investissement, d’autant plus que plusieurs investisseurs étrangers ont quitté le pays au cours de la dernière décennie et ont investi dans des pays voisins.
De son côté, Sadok Rouai, ancien conseiller principal, auprès du Fonds monétaire international (FMI) a souligné l’importance d’introduire des réformes immédiates pour mettre fin aux problèmes économiques, aux fins d’améliorer l’économie nationale et le climat des affaires et de permettre au pays d’obtenir l’appui du FMI et d’autres pays, en plus de son repositionnement sur les marchés étrangers.
Il a souligné l’importance d’adapter les nouvelles professions aux nouvelles lois et de rompre avec les lois qui remontent aux années 70 du siècle dernier, notamment la loi de change et le code du travail qui empêche les jeunes d’investir dans plusieurs domaines de pointe, telle que l’intelligence artificielle, qui constitue une source d’entrée de devises et ouvre les perspectives aux jeunes pour la création.
Il a appelé l’Etat à moderniser les lois et à inciter les jeunes à travailler dans des domaines pourvoyeurs de devises, sans aucune restriction, à l’instar des pays développés qui mettent à la disposition des jeunes tous les moyens, en leur permettant de surmonter les obstacles pour qu’ils investissent et contribuent à la promotion de l’avenir du pays.