La maison du grand érudit Abderrahman Ibn Khaldoun, à la Médina de Tunis, sera restaurée et transformée en un musée consacré à ce grand érudit de la pensée et son œuvre exceptionnelle, avec le soutien du Centre de la Grande Mosquée Sheikh Zayed (Sheikh Zayed Grand Mosque Centre), aux Emirats arabes unis.
Un protocole d’accord a été signé, jeudi, à la Cité de la Culture à Tunis, en présence de la ministre des Affaires Culturelles, Hayet Ketat Guermazi, et le président du Conseil d’administration du Centre de la Grande Mosquée Sheikh Zayed, Abdul Rahman bin Mohammad Nasser Al Qwais.
La ministre a évoqué ” un premier partenariat avec le Centre émirati en vue de la restauration du domicile d’Ibn Khaldoun qui sera transformée en un musée. ”
Pour sa part, le président du Conseil d’administration du Centre de la Grande Mosquée Sheikh Zayed a déclaré que ce nouveau partenariat ” fait partie d’autres initiatives du Centre pour préserver le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité en région arabe. ”
Le Centre s’est engagé dans ce nouveau partenariat avec la partie tunisienne partant de ” la symbolique que représente ce monument de l’histoire arabe islamique, dans lequel le grand érudit est né et grandi, a encore dit le responsable émirati.
Il a encore souligné l’importance d’Ibn Khaldoun qui “est l’un des savants arabes faisant la fierté de la civilisation islamique”.
La maison d’Ibn Khaldoun se trouve dans la rue de Torbet El Bey, pas loin de la mosquée Zitouna, au cœur de la Médina de Tunis qui est classée au patrimoine de l’Unesco.
Le bâtiment, toujours bien conservée, est composé d’un rez-de-chaussée et un étage supérieur qui s’articulent autour d’une cour ouverte. Ses murs sont couverts de carré et de porcelaine, des motifs décoratifs qui étaient, à l’époque, l’apanage des classes aisées.
Le ministère des Affaires culturelles veut transformer la maison en un musée culturel et historique qui comprend des oeuvres d’Ibn Khaldoun-Léopard dont ses ouvrages et des livres biographiques sur sa vie et son parcours littéraire.
Rappelons qu’en 2019, un accord portant sur la restauration et la préservation de la maison du grand érudit Abderrahman Ibn Khaldoun avait été signé à Tunis, entre l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO). Le ministère avait alors annoncé que ” les travaux de restauration seront effectués moyennant “un don de 700 mille dollars accordés par l’ISESCO”.
L’initiative de restauration de la maison d’Ibn Khaldoun avait été annoncée par le Directeur général de l’ISESCO lors de la cérémonie de clôture de la Manifestation “Tunis capitale de la culture islamique 2019″, tenue le 17 décembre à la Cité de la culture.
Cet accord prévoyait également ” la restauration et la sauvegarde de la maison d’Ibn Khaldoun en vue de sa transformation en un musée “.
L’initiative avec la partie émiratie s’inscrit dans le même cadre de la stratégie en région arabe visant à protéger et préserver le patrimoine dans les pays du monde islamique.
Ibn Khaldoun (27 mai 1332-17 mars 1406) est un philosophe, historien, économiste et sociologue arabe natif de Tunis, à l’époque des Hafsides.
Cet érudit a passé la majeure partie de sa vie dans la maison familiale à la rue Tourbet el Bey, et a étudié à l’école du quartier à, Masjed el Qoba, puis à la grande Mosquée Zitouna.
Ce descendant d’une grande famille andalouse a vécu près de 25 ans en Egypte où il est mort à l’âge de 74 ans.
Son œuvre colossale est une référence en matière de philosophie, d’histoire et de littérature. “La Muqaddima” (Les Prolégomènes) constitue l’un des ouvrages les plus importants d’Ibn Khaldoun, considéré comme étant le précurseur de la sociologie.
Un grand prix littéraire est baptisé en son nom, ” Le prix Ibn Khaldoun-Senghor ” organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Organisation arabe pour l’Education, la Culture et les Sciences (ALECSO).
Ce prix annuel crée en 2007 sous l’appellation ” Prix de la traduction en sciences humaines Ibn Khaldoun et Léopold Sédar Senghor ” a été baptisé en 2018 Prix de la traduction littéraire et en sciences humaines et sociales Ibn Khaldoun et Léopold Sédar Senghor.
Il récompense la traduction du français vers l’arabe et de l’arabe vers le français d’une œuvre littéraire et/ou en sciences humaines et sociales. Il vise la promotion de la diversité culturelle et linguistique et encourage toutes formes d’échanges culturels entre le monde arabe et l’espace francophone.