La pollution plastique pourrait être réduite de 80%, d’ici 2040, si les pays et les entreprises modifient profondément leurs politiques et leurs marchés en utilisant les technologies existantes, constate un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), rendu public, mardi, 16 mai 2023, soit avant le deuxième cycle de négociations à Paris sur un accord mondial pour lutter contre la pollution plastique.
Ce deuxième round de négociations du Comité Intergouvernemental de Négociation, connu sous le nom anglais d’INC (Intergovernmental Negotiating Committee), se tiendra Du 29 mai au 2 juin prochain, à Paris. L’INC est chargé de “développer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin”, d’ici à 2024.
Le rapport du PNUE, qui souligne l’ampleur et la nature des changements nécessaires pour mettre fin à la pollution plastique et créer une économie circulaire, plaide en faveur d’une élimination, avant tout, des plastiques problématiques et inutiles afin de réduire l’ampleur du problème.
Ensuite, trois changements dans le marché devraient être entrepris : réutiliser, recycler, réorienter et diversifier les produits.
Il s’agit de la promotion des options de réutilisation, y compris les bouteilles réutilisables, les distributeurs en vrac, les systèmes de consigne, les systèmes de reprise des emballages pour réduire de 30 % la pollution plastique d’ici à 2040. Pour réaliser ce potentiel, les gouvernements doivent contribuer à renforcer les arguments commerciaux en faveur des produits réutilisables.
En ce qui concerne le recyclage, il est possible de réduire la pollution plastique de 20% supplémentaires d’ici 2040 si le recyclage devient une activité plus stable et plus rentable, indique le rapport du PNUE.
La suppression des subventions aux combustibles fossiles, l’application de directives de conception visant à améliorer la recyclabilité et d’autres mesures permettraient de faire passer la part des plastiques économiquement recyclables de 21 à 50%.
Le PNUE plaide également en faveur du remplacement judicieux de produits tels que les emballages en plastique, les sachets et les articles à emporter par des produits fabriqués à partir de matériaux alternatifs (tels que le papier ou les matériaux compostables). Ces pratiques pourraient entraîner une diminution supplémentaire de 17% de la pollution par les plastiques.
“Même avec les mesures ci-dessus, 100 millions de tonnes de plastique provenant de produits à usage unique et à courte durée de vie devront encore être traitées en toute sécurité chaque année d’ici à 2040, sans compter l’héritage important de la pollution plastique existante”, tient à rappeler le PNUE, dans un communiqué.
Il est toutefois, possible d’y remédier en définissant et en appliquant des normes de conception et de sécurité pour l’élimination des déchets plastiques non recyclables, et en rendant les fabricants responsables des produits rejetant des microplastiques, entre autres.