Le ministère des finances a signé hier un nouveau prêt syndiqué en devises accordé par les banques tunisiennes. La cérémonie de signature a été présidée par la ministre des Finances. Il ne faut surtout pas que cet évènement passe inaperçu. Il s’agit en effet du septième prêt syndiqué en devises, le premier ayant eu lieu il y a environ cinq années.
Il faut surtout noter que:
1- ce prêt, comme les autres qui l’ont précédé, se fait sur la base des dépôts à vue en devises des clients non-résidents des banques tunisiennes. Il s’agit là d’opérations qui peuvent mettre à mal la liquidité en devises des banques, outre le problème de l’endettement excessif de l’État auprès des banques tunisiennes ;
2- ce nouveau prêt en devises va vraisemblablement servir à rembourser une échéance d’un précédent prêt en devises. Il s’agirait dans ce cas d’un report d’échéance et donc d’un rééchelonnement de la dette intérieure en devises ;
3- les échéances des autres prêts en devises (et en Dinars d’ailleurs) accordés par les banques tunisiennes à l’État ont aussi toujours fait l’objet de report et donc de rééchelonnement ;
4- le communiqué du ministère des Finances ne précise ni le montant en devises du prêt, ni la monnaie, ni la destination, ni la durée, ni le taux d’intérêt, ni le mode de remboursement, ni même les noms des banques ayant fait le prêt. RIEN. POURQUOI.
5- pour la première fois le Gouverneur de la Banque Centrale n’assiste pas à la cérémonie de signature du prêt syndiqué. Il y a lieu de se demander pourquoi.
Il est clair qu’il s’agit là de solutions extrêmes pour faire face à la crise aiguë des finances publiques tout en continuant à refuser d’entreprendre les réformes qui sont aussi indispensables qu’inévitables et qui ont beaucoup trop tardé.