L’adhésion des entreprises tunisiennes à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), reste très timide, faute d’une prise de conscience généralisée de sa nécessité et des opportunités qui en découlent. Le cadre légal la régissant devrait également, être suffisamment impactant pour favoriser cette démarche, c’est ce qui ressort d’un séminaire organisé, mercredi à Tunis, par la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie (CTFCI).
Les participants à ce séminaire tenu sur le thème “La RSE : Un effet de mode, une contrainte ou une opportunité “, ont été unanimes à considérer que la RSE n’est ni un slogan à brandir ni une action philanthropique.
” C’est la responsabilité d’une entreprise vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant pas un comportement transparent et éthique ” a souligné Ziad Kadhi, CEO du Groupe de conseil et d’audit “Key Values”.
” La RSE doit contribuer au développement durable y compris à la santé et au bien-être de la société, prendre en compte les attentes des parties prenantes, respecter les lois en vigueur et être compatible avec les normes internationales. Dans ce processus, le social doit être un objectif, l’économie un moyen et l’environnement une condition “.
Toujours selon lui ” face aux défis environnementaux pressants (épuisement des ressources en eau, déforestation, désertification , réchauffement climatique, dégradation de la couche d’ozone, disparition des espèces vivantes…), aux enjeux éthiques (marchés financiers dominés par la spéculation, recul du rôle des Etats, aggravation des fractures économiques et sociales accélérée par le Covid-19 et la guerre en Europe, évasion fiscale internationale…), mais aussi, à la pression des parties prenantes ( loi européenne sur le devoir de vigilance, directive européenne sur l’information sur la durabilité des entreprises, mécanismes d’ajustement carbone aux frontières de l’Europe…), la RSE n’est plus un choix à faire mais une orientation stratégique à adopter “.
” C’est aussi, un véritable levier de performance pour l’entreprise, un moyen d’améliorer son efficacité économique, environnementale et sociale. Elle permet aux entreprises d’anticiper les contraintes et de prévenir les risques, de réduire certains coûts liés à l’activité de l’entreprise, d’optimiser les ressources, de communiquer une bonne image et de faire la différence par rapport aux concurrents, d’accéder plus facilement à l’innovation, d’avoir une veille renforcée, de gagner en compétitivité, d’accéder plus facilement aux financements et d’avoir un ancrage territorial et social renforcé “.
Pour Mohamed Louzir, secrétaire général de la CTFCI, “la RSE ne doit pas être un effet de mode ou d’annonce. Face l’ampleur des contraintes et des risques qui planent sur l’avenir de nos enfants, c’est désormais une obligation. C’est vrai qu’on a aujourd’hui un cadre légal régissant la RSE, mais ce cadre devrait être plus impactant, plus effectif, plus strict et plus contraignant pour pousser les entreprises à intégrer une démarche RSE. Le secteur financier pourrait également, avoir un impact sur la démarche RSE nationale s’il associe l’octroi de financement au degré de responsabilité sociétale des entreprises “.