Mokhtar Lamari
22 mai 2023, Agences et Economics for Tunisia, E4T
Premiers signes de reprise du tourisme en Tunisie. L’été sera chaud, les réservations hôtelières ont augmenté de 30 % par rapport à 2019, année de référence prépandémique.
On pourrait s’attendre à une année record, peut-être avec plus de 12 millions de touristes, toutes nationalités confondues.
De quoi alimenter des appétits de profits et d’affaires. Une manne en devises fortes, mais aussi des risques de sévères pénuries d’eau et de produits alimentaires en perspective.
La production locale en fruit a baissé de 24%, celle des céréales de 80%…le secteur laitier en débandade, la viande de volaille aussi !
Les voitures de l’avocat ion vont voir leurs tarifs exploser ! Le parc automobile n’a pas été renouvelé, les taux d’intérêts sont exorbitants et la filière est comme les autres est de plus en plus dominée par les agences internationales, payées en devises sur des comptes étrangers.
Les routes risquent de faire plus de victimes, l’environnement risque de subir toujours plus de méfaits et de dégradation.
Bref que des défis à relever, pour éviter la grogne et surtout une inflation explosive.
Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme, Ahmed Betaieb (Ftav) s’en réjouit. Les réservations sont en hausse et plein d’hôtels affichent complet.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Betaieb a souligné que la destination tunisienne a retrouvé son attrait grâce aux efforts déployés par toutes les parties prenantes, prévoyant une augmentation du nombre de nuitées dans les unités hôtelières en Tunisie à des taux compris entre 20 et 30% par rapport à 2019 (année de référence).
Le président de Ftav a déclaré que le nombre de touristes des marchés européens traditionnels (Allemagne, France et Angleterre) est revenu au niveau de 2019, alors qu’un nouveau marché a émergé, l’Arménie.
Le marché russe qui, avec le marché algérien, avait sauvé la saison touristique en 2019, est absent en raison de la guerre russo-ukrainienne.
Mais les indicateurs positifs ne devraient pas éclipser les défis et les problèmes auxquels sont confrontés les agences de voyages et le secteur du tourisme, a déclaré Betaieb.
Parmi eux, la rareté du parc de bus, la difficulté à obtenir des licences pour approvisionner et renouveler le parc de moyens de transport, le manque de main-d’œuvre “qualifiée” dans certaines spécialités touristiques pour améliorer encore la qualité des services, ainsi que l’impossibilité d’impliquer le secteur privé dans la résolution et la discussion des questions liées au secteur du tourisme.
La Tunisie avait attiré 9 millions et 30 mille touristes jusqu’au 20 décembre 2019 (année de référence avant le covid-19), selon les données fournies par le ministre du Tourisme de l’époque, René Trabelsi.