Des experts dans le domaine de la valorisation des déchets ont souligné l’importance de la production des carburants alternatifs provenant des déchets domestiques dans le secteur de l’industrie du ciment, ce qui permet de maîtriser le coût et de valoriser les déchets.
Le Président de l’Association pour le Développement Durable du Gouvernorat de Sfax (ADDS) Abdelmajid Khemakhem a souligné, lors d’un colloque organisé mardi sur la production des combustibles alternatifs et sa place dans la nouvelle stratégie de gestion des déchets en Tunisie, que le carburant alternatif compte une solution opérationnelle pour exploiter une grande partie des déchets, qui peuvent dépasser 25% du total des déchets ménagers.
Khemakhem a précisé que les premiers bénéficiaires de cette énergie alternative sont les cimenteries qui peuvent utiliser ce type de combustible dans leurs fours au lieu du carburant provenant du coke de pétrole ou du gaz, qui coûte chère à la communauté nationale et a des impacts environnementaux néfastes.
Pour sa part, l’expert international dans les affaires de l’énergie, de l’environnement et des politiques du développement durable, Mounir Majdoub a souligné que tous les types de déchets en Tunisie ne sont pas valorisés, précisant le taux de déchets recyclés reste négligeable, bien que le volume total des déchets domestiques et assimilables aux ordures ménagères, est estimé à environ 3 millions de tonnes par an.
Il a mis l’accent sur la hausse continue de la quantité des déchets, qui a doublé au cours des 20 dernières années, d’où le problème de leur stockage, d’autant plus que le pays ne pourra pas aménager des décharges, au cours des 10 prochaines années.
Le Directeur général de l’environnement et de la qualité de la vie au ministère de l’Environnement, Hédi Chebili a précisé à l’Agence TAP que le ministère élaborera, d’ici trois mois, les textes juridiques et réglementaires relatifs à la production du combustible alternatif, ce qui permet d’ouvrir les perspectives dans ce domaine.
Il a ajouté que cette orientation a été concrétisée dans la stratégie nationale de gestion intégrée, circulaire et sectorielle des déchets, entamée par le ministère de l’Environnement depuis le début de l’année 2023, faisant remarquer que cette stratégie s’oriente également vers le tri sélectif qui sera imposé, d’abord, dans les grandes entreprises.
Chebili a fait savoir qu’il y a une coordination avec des parties étrangères pour identifier le financement et l’élaboration d’une étude visant à réglementer la méthode de production de ce produit énergétique provenant des déchets et de sa valorisation auprès des entreprises industrielles.
Il a évoqué dans ce cadre, le plan d’action adopté par la Présidence du gouvernement qui sera lancé cette année avec les établissements touristiques et qui ciblera à partir de 2024 les entreprises industrielles, les logements et les municipalités.
Ce plan d’action, a-t-il dit, concerne le tri des déchets organiques et sa transformation en engrais. Le responsable a également évoqué la gestion des déchets de construction et sa valorisation, précisant qu’un pourcentage de ces matériaux recyclés sera utilisé dans la construction des routes, en vue d’encourager l’investissement dans ce domaine.