L’état de résultat de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour l’exercice 2022, font ressortir un résultat net bénéficiaire de 715,2 millions de dinars, contre 451,2 millions de dinars en 2021, soit une croissance de 58,5%, selon le rapport annuel de la BCT publié, jeudi.
Ce résultat est réparti sur la réserve spéciale 303,5 MD, la réserve pour fonds social (5 MD) et la Part revenant à l’Etat 406,7 MD, selon la même source.
Le montant de 303,5 MD, qui a été doté à la réserve spéciale afin de renforcer les fonds propres de la Banque, se décompose comme suit :
– 203,5 MD pour financer le budget d’investissement
– 100 MD dans le cadre de la constitution progressive de réserves permettant de faire face aux impacts liés à la migration prévue vers les normes IFRS
La banque a enregistré un total produits de 1164 millions de dinars en 2022, contre 839,466 millions dinars en 2021, qui provient essentiellement des produits des opérations d’intervention sur le marché monétaire (808 MD) et des Intérêts sur placements à terme en devises (192,8 MD), selon le même document.
Demeurant le poste le plus important de l’état de résultat, les produits des opérations d’intervention sur le marché monétaire, dont le poids dans le total des produits de la Banque s’élève à 69,4%, ont augmenté de 18,6% pour atteindre 808 MD fin de l’exercice 2022, contre 681,1 MD un an auparavant.
Cette hausse est due principalement à l’envolée des intérêts sur achats sur appels d’offres qui ont rebondi de 38% pour atteindre 374,2 MD, en 2022.
En outre, la BCT a procédé à des achats fermes de bons du Trésor dans le cadre de l’open market qui ont généré un produit de l’ordre de 301,4 MD à fin décembre 2022, contre 265,5 MD un an auparavant, soit une augmentation de 35,9 MD.
A leur tour, les intérêts sur les opérations de refinancement à un mois, ont enregistré une hausse de 11,2 MD pour atteindre 67,1 MD à fin décembre 2022, contre 55,9 MD un an plus tôt, traduisant le recours croissant des banques à cette forme de refinancement instaurée par la Banque Centrale depuis mai 2020.
Par ailleurs, les produits dégagés sur les facilités de prêt à 24h ainsi que les produits sur les interventions ponctuelles ont reculé de 5,6 MD et de 4,4 MD respectivement, en revenant de 44,5 MD à 38,9 MD et de 5,4 MD à 1 MD d’une fin d’année à l’autre.
De leur côté, les produits au titre des reports sur les opérations de swaps de change ont connu également une baisse de 6 MD, pour s’établir à 24 MD à l’issue de l’année 2022, contre 30 MD un an plus tôt.
S’agissant des intérêts sur placements à terme en devises, ils referment principalement les intérêts perçus sur les dépôts en devises qui ont nettement rebondi de 98,3 MD, pour atteindre 102,8 MD à fin décembre 2022, contre 4,5 MD un an plus tôt, suite à la hausse des taux appliqués par les principales banques centrales dans le monde et notamment la Réserve Fédérale, pour faire face à la flambée des taux d’inflation qui ont atteint des niveaux historiques en 2022.
Les intérêts perçus sur les titres en devises ont augmenté de 15,6 MD ou de 23,9%, passant de 65,3 MD à fin 2021, à 80,9 MD à fin 2022, et ce, en raison de l’amélioration des taux de rémunération servis sur les titres acquis par la BCT pendant l’année 2022, notamment ceux libellés en dollar.
De leur côté, les intérêts perçus sur les fonds en devises confiés pour gestion externe se sont hissés de 0,8 MD pour s’établir à 9,1 MD à fin 2022, contre 8,3 MD un an plus tôt.
La BCT a enregistré un total des charges de 449,5 MD expliqué essentiellement par les charges de personnel (192,2 MD) et les autres charges sur opérations en devises (104,4 MD).
En fait, les charges de personnel se sont élevées à 129,2 MD à fin décembre 2022, contre 125,6 MD à fin décembre 2021, soit une hausse de 3,6 MD, expliquée principalement par les augmentations salariales décidées au cours des années 2021 et 2022.
Pour ce qui est des autres charges sur opérations en devises, ce poste a enregistré un accroissement de 17,4 MD relativement à l’année 2021 expliqué, essentiellement, par la hausse des dotations aux provisions pour dépréciation des fonds en devises confiés pour mandat de gestion externe et des titres de placement de 28,9 MD et de 11,6 MD respectivement.
Par ailleurs, cette hausse a été atténuée par le fléchissement des pertes de change sur opérations courantes de 21,5 MD et la baisse des charges relatives à l’étalement des primes sur les titres en devises de 13,6 MD.